Historique de la Faculté

Cet historique a été constitué sur la base de certaines informations contenues dans 1537-1987. De l’Académie à l’Université de Lausanne, Musée historique de l’Ancien Evêché, Lausanne : Editions du Verseau Roth et Sauter SA, 1987.

La théologie à Lausanne du XVIe au XVIIIe siècle

L’Académie de Lausanne (Schola Lausannensis) a été créée en 1537 par «Leurs Excellences» de Berne et reçoit pour mission la formation des nouveaux pasteurs du Pays de Vaud récemment annexés1. Ces ministres composent le cadre du nouveau régime que les vaudois adoptent en 1536: La Réforme Protestante. Théodore de Bèze en sera recteur de 1552 à 1558 et l’Académie de Lausanne est alors la seule école de théologie protestante de langue française, elle jouit d'une grande notoriété. Pierre Viret y enseignera le grec, l’hébreu et la théologie jusqu’en 15562.
Au fil des siècles, l’Académie ouvrira ses portes à des matières telle que le droit, les mathématiques, la médecine, les sciences naturelles tout en poursuivant son enseignement en théologie. Elle prendra une importance certaine lorsqu’en 1621, un mandat souverain de «Leurs Excellences de Berne» reconnaît à l'Académie le droit de former les théologiens mais aussi de consacrer les pasteurs de l'Eglise réformée. Une prérogative qu’elle exercera alors pendant près de 200 ans3. Au XVIIIe siècle, l’Académie de Lausanne est constituée de sept chaires dont quatre sont liées à la théologie. En 1741, des professeurs de dogmatique et de polémique, d’hébreu et de catéchèse, de grec et de morale forment encore les pasteurs de l’Eglise réformée4.
Toutefois, l’Académie subit d’importants changements au entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle. Après l’indépendance vaudoise de 1798, le statut de la théologie se verra diminuer au profit d’autres disciplines.

Le XIXe siècle : une scission

A la fin du XVIIIe siècle, un mouvement religieux, connu sous le nom de Réveil vise «à rénover pour des motifs religieux le protestantisme en Europe et en Amérique du Nord»5. Les premières assemblées du Réveil apparaissent dans le Canton de Vaud au début du XIXe siècle et le mouvement est condamné en janvier 1824 par le Conseil d’Etat. Après la révolution radicale de 1845 et sur l’initiative de certains pasteurs de tendance libérale, une nouvelle Eglise Libre est créée, se dissociant de l’Eglise Nationale, et se dote de sa propre faculté de théologie6. Pendant près d’un siècle, deux facultés de théologie cohabiteront sur le sol vaudois, formant les pasteurs des deux églises majoritaires de tendance protestante.
A la fin du XIXe siècle, le processus de sécularisation est en marche et l’Académie qui fut autrefois une école quasi uniquement théologique est dorénavant répartie entre trois facultés - Lettres et Sciences, Théologie, Droit - chacune pouvant décerner une licence. Sur les 17 chaires que compte l’Académie, quatre sont encore destinées à la théologie. Parachèvement de sa longue transformation, l’Académie de Lausanne change de nom en 1890 et devient l’Université de Lausanne7.

Le XXe siècle : la fusion des facultés de théologie et l'arrivée des sciences des religions

Alors que l’Université quitte progressivement le centre de Lausanne et la colline de la Cité pour s'installer sur le nouveau campus de Dorigny, le panorama de la Faculté de théologie a déjà bien changé. En 1965, l’Eglise Nationale et l’Eglise Libre fusionnent pour devenir l’Eglise Evangélique Réformée du canton de Vaud. Les deux facultés de théologie sont alors réunies8. En 1970, la Faculté de théologie propose une nouvelle version de sa licence ès sciences religieuses alors que des enseignements en sciences religieuses préexistent depuis longtemps. Une première chaire de sciences religieuses est créée en 1976 et ne regroupe que quelques heures d’enseignements. Elle est suivie en 1986-1987 par une chaire complète en sciences des religions. La licence en sciences religieuses subit alors une refonte pour devenir une licence en sciences des religions et la fin des années quatre-vingt verra ainsi l’instauration d’un DEA et d’un Doctorat en sciences des religions9. En 1990, la multiplication des enseignements en sciences des religions dans les facultés de théologie, de lettres et de sciences sociales de l’Université de Lausanne impose la création d'un Département interfacultaire d'histoire et de sciences des religions (DIHSR) afin de regrouper les enseignant-e-s. Le DIHSR joue depuis un rôle important dans la collaboration des différentes facultés et la promotion de la recherche10.

Le XXIe siècle : une faculté de théologie et de sciences des religions

En 1999, l'Observatoire des Religions en Suisse est créé. La même année, le conseil de faculté vote à l’unanimité une nouvelle dénomination pour la faculté de théologie. Il faudra cependant attendre plusieurs années, soit jusqu’au 1er février 2006, avant que la « Faculté de théologie» ne change réellement de nom pour devenir la «Faculté de théologie et de sciences des religions» (FTSR) et que soit créée une section de sciences des religions et une section de théologie. Par la suite, dans la mouvance du rapprochement opéré entre les Universités de Genève, Lausanne et Neuchâtel dans les années 1990, le panorama romand des études en théologie et en sciences des religions change avec la création du Triangle Azur: «Un réseau de coopération qui réunit les universités de Genève, de Lausanne et de Neuchâtel [et résultant] de la volonté des trois rectorats de coordonner les activités d'enseignement et de recherche de leurs institutions et de partager leurs expériences en matière de gouvernance»11. En 2004, un partenariat, sous la forme d’une Fédération des Facultés de théologie, voit le jour entre les facultés genevoise, neuchâteloise et vaudoise. Entre 2009 et 2010, trois collèges sont alors créés pour coordonner les échanges entre les trois facultés: le CSR (Collège de Sciences des Religions), le CTP (Collège de Théologie Protestante) et le CFCT (Collège de Formation Continue en Théologie). Les étudiants ne suivent plus leurs cours uniquement à Lausanne, Genève ou Neuchâtel mais circulent dans toute la Suisse Romande. Les deux principaux pôles de compétences lausannois sont alors les Sciences Bibliques et les Sciences des Religions (l'anthropologie et l'histoire des religions, la psychologie et la sociologie des religions). Durant la même période, la FTSR subit de nouvelles transformations avec la création et la nouvelle dénomination de ses trois instituts: l’IRSB (Institut Romand de Sciences bibliques) (préexistant); l’IRCM (Institut Religions, Cultures, Modernité) et l’ISSRC (Institut de Sciences Sociales des Religions Contemporaines), ce dernier incluant l'Observatoire des Religions en Suisse (ORS). Un quatrième institut sera créé en 2015: l'ILTP (Institut lémanique de théologie pratique). En 2017 l'IRCM et l'ISSRC changent de nom pour devenir respectivement l'IHAR (Institut d'histoire et anthropologie des religions) et l'ISSR (Institut de sciences sociales des religions).
Actuellement, la FTSR offre des cursus en théologie et en sciences des religions et se veut un centre d'excellence en lien avec ses principaux pôles de compétences (sciences bibliques et sciences des religions).
 

1 Site internet de l’Unil : « L’Unil au 16e siècle », URL : https://www.unil.ch/central/page43776.html, cons. le 09.12.13.
2 Idem.
3 Site internet de l’Unil : « L’Unil au 17e siècle », URL : https://www.unil.ch/central/page43775.html, cons. le 09.12.13.
4 Site internet de l’Unil : « L’Unil au 18e siècle », URL : https://www.unil.ch/central/page43774.html, cons. le 09.12.13.
5 GÄBLER, Ulrich, « Réveil » in DHS, URL: http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F11425.php, cons. le 02.02.14.

6 VALLOTTON, François, MAZBOURI, Malik, « Vaud » in DHS, URL: http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F7395.php, cons. le 02.02.14.
7 Site internet de l’Unil : « L’Unil au 19e siècle », URL : https://www.unil.ch/central/page43773.html, cons. le 09.12.13.
8 VALLOTTON, François, MAZBOURI, Malik, « Vaud » in DHS, URL: http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F7395.php, cons. le 02.02.14.
9 GISEL, Pierre, Traiter du religieux à l’université, Lausanne: Editions Antipodes, 2011, pp.17-18. ; UEHLINGER, Christoph, «Religons, Science des» in DHS, URL: http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F42197.php, cons. le 18.02.14.
10 Numéro anniversaire de la Lettre d’information du DIHSR, novembre 2000.
11 Site Internet du Triangle Azur, URL : http://www.triangle-azur, cons. le 09.12.13.

 

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