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Sujet, verbe, complément. Le moment grammatical de la littérature française (1890-1940)
Philippe G., Paris, Gallimard, 2002.
Cet ouvrage fait apparaître une dimension fondamentale, et pourtant largement inaperçue, de notre passé littéraire : le souci prioritairement accordé aux questions de grammaire de la fin du XIXe siècle au lendemain de la Grande Guerre, et même bien au-delà, jusqu'à Jean-Paul Sartre. De Maupassant au jeune Barthes, en passant par Proust et Claudel, on s'est inquiété de la place des adjectifs, disputé pour des problèmes de conjugaison, en une sorte de polémique sans cesse relancée et à laquelle tous ont voulu prendre part : historiens de la langue et de la littérature, comme Brunot et Lanson ; critiques et linguistes, tels Thibaudet et Bally ; pontifes de l'Académie française et de l'institution scolaire, grands prêtres de la Nouvelle Revue française.
De cette querelle récurrente Flaubert émerge ici comme le héros paradoxal. Faire de la littérature, était-ce écrire « bien », en respectant les préceptes farouchement défendus par les puristes, ou alors tordre la syntaxe jusqu'à la rendre expressive ? Prendre des libertés avec la norme vous excluait-il du panthéon des vrais écrivains ou vous y menait-il tout droit ?
La question peut sembler futile, et d'un autre temps. Elle fonde pourtant notre rapport moderne aux textes et reste capitale pour un abord de la littérature qui, derrière la langue, sa correction et ses audaces, renvoie à un ordre rhétorique et social.
Retrouvez l'ouvrage sur le site de l'éditeur.
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