Bernard Andenmatten et alii : Mémoires de cours - Etudes offertes à Agostino Paravicini Bagliani par ses collègues et élèves de l'Université de Lausanne
Cahiers lausannois d’Histoire Médiévale, vol. 48. Lausanne, 2008.
ISBN : 2-940110-60-3, ISSN : 1661-965X.
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Ces Mémoires de cours présentent un ensemble de contributions offertes au Professeur Agostino Paravicini Bagliani qui, de 1981 à 2008, a occupé la chaire d’histoire médiévale de la Faculté des Lettres de l’Université de Lausanne.
Le volume est organisé en trois parties: «Histoire religieuse et culturelle», «Histoire du Pays de Vaud et des Etats de Savoie» et «Normes et pratiques juridiques». Il se veut un reflet des stimulantes recherches initiées par le Professeur Paravicini Bagliani dans ses cours et concrétisées dans les mémoires et les thèses qu’il a dirigés. En fondant la collection des Cahiers lausannois d’histoire médiévale, il a également permis à ses étudiants de publier leurs travaux et des sources inédites. A l’occasion de son départ de l’Université de Lausanne, ses collègues, ses proches collaborateurs et ses anciens élèves ont tenu à lui rendre hommage en lui offrant ce 48ème volume.
Martine Ostorero : « Folâtrer avec les démons » - Sabbat et chasse aux sorciers à Vevey (1448)
Cahiers Lausannois d'Histoire Médiévale, vol. 47, Lausanne, 2008, 323 pages.
ISBN : 2-940110-61-1, ISSN : 1661-965X.
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En mars 1448, dans la région veveysanne, plusieurs individus comparaissent devant l'inquisition. Suspectés de sorcellerie et d'hérésie, ils sont amenés à avouer qu'ils se rendent au sabbat, qu'ils y rencontrent le diable avec lequel ils ont conclu un pacte, qu'ils se livrent à des orgies et qu'ils dévorent des enfants... Sous la torture ils dénoncent leurs complices, qui seront à leur tour poursuivis et condamnés. Nous sommes là face à une véritable chasse aux sorciers, l'une des plus anciennes du Pays de Vaud, et dont la précocité est significative également sur le plan européen.
Ces procès présentent les premières applications pratiques du concept du sabbat, tel qu'il a été élaboré dans les premières décennies du XVe siècle. Les inquisiteurs forcent les accusés à donner une image riche en détails de leurs prétendues activités nocturnes. Les juges ne parlent pas encore de "sorciers", mais d'"hérétiques vaudois modernes", s'inscrivant ainsi dans la continuité du combat de l'Eglise contre les hérésies. Contrairement à certaines idées reçues, on trouve parmi les accusés plus d'hommes que de femmes, de niveau social très varié.
Grâce à la richesse de ces trois procès de sorcellerie, qui sont ici publiés et traduits, apparaissent le mécanisme des persécutions et le fonctionnement du tribunal de l'inquisition, au moment où celle-ci se spécialise dans la lutte contre la sorcellerie et devient de plus en plus efficace. La chasse aux sorciers et sorcières bénéficie d'un large consensus parmi la population où se diffuse l'imaginaire du sabbat, qui entre progressivement dans le domaine du pensable et s'installe dans l'horizon mental du début des Temps modernes.
Réédition (anastatique) de la version parue en 1995 dans la même collection, accompagnée d'une préface.
Valérie Lamon Zuchuat : Trois pommes pour un mariage - L'Eglise et les unions clandestines dans le diocèse de Sion (1430-1550)
Cahiers Lausannois d'Histoire Médiévale, vol. 46, Lausanne, 2008, 304 pages.
ISBN : 2-940110-59-X, ISSN : 1661-965X.
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Depuis la seconde moitié du XIIe siècle, le droit canonique défend la théorie consensuelle du mariage. Le mariage est un contrat parfait par le seul consentement des parties; aucune solennité n'est exigée et la présence de témoins n'est pas non plus requise. En 1215, le quatrième concile du Latran édicte une réglementation visant à assurer la publicité du mariage: il rend obligatoire la publication des bans et le mariage doit être célébré en présence d'un prêtre. La pratique valaisanne applique bien mal cette réglementation; on le constate par les mariages clandestins révélés dans de très nombreux litiges matrimoniaux. Ces derniers consistent en des actions en reconnaissance de mariage qui engagent deux parties, dont l'une revendique le mariage et l'autre s'y oppose. Pour soutenir sa requête, la partie demanderesse expose la manière dont le mariage a été conclu.
Cette étude analyse une série de sources judiciaires relatives au mariage valaisan médiéval et se propose de nous éclairer sur quelques pratiques locales. Dans le chapitre premier, il est notamment question de la procédure des actions en reconnaissance de mariage, ce qui permet de répondre à une question-clé: le juge conclut-il généralement au mariage entre les parties?
Le chapitre suivant est dévolu aux récits de mariages clandestins. Lorsque le demandeur conte la manière dont l'union a été conclue, il décrit diverses actions, qui, à ses yeux, valident son mariage: des paroles prononcées, des objets donnés, des actes et des gestes exécutés. Le dernier chapitre est consacré à la perception de ces mariages et répond à plusieurs questions: les ruptures d'engagements matrimoniaux sont-elles tributaires des intérêts socio-économiques? La population valaisanne est-elle respectueuse de l'autorité ecclésiastique? Ces mariages sont-ils vraiment considérés comme clandestins par l'Eglise et les laïcs?
Claude Berguerand : Le duel d'Othon de Grandson (1397) - Mort d'un chevalier-poète vaudois à la fin du Moyen Age
Cahiers Lausannois d'Histoire Médiévale, vol. 45, Lausanne, 2008, 238 pages.
ISBN 2-940110-58-1, ISSN 1661-965X.
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Le 7 août 1397, Othon III de Grandson, un des plus célèbres et des plus puissants seigneurs vaudois - et le seul poète d'envergure internationale qu'ait connu le Moyen Age romand -, succomba au cours d'un duel judiciaire qui l'opposait à Gérard d'Estavayer, un petit seigneur de la Broye fribourgeoise. Six ans auparavant, Othon avait été accusé d'avoir favorisé la mort par empoisonnement du comte Amédée VII de Savoie. Pris dans l'imbroglio politique d'une succession comtale difficile, Othon fut entraîné dans le piège tendu par ses ennemis, qui jalousaient tout autant son influence politique et culturelle que ses riches domaines.
En se fondant sur une analyse minutieuse des nombreuses sources disponibles, cet ouvrage a pour objectif de replacer les événements liés à ce célèbre duel dans leur contexte historique. Plutôt que de chercher à démasquer un hypothétique coupable de la mort du comte, il explore les causes directes ou indirectes qui aboutirent à la disparition d'une des plus anciennes et des plus puissantes familles nobles du pays de Vaud.
Au-delà d'un simple combat entre deux seigneurs vaudois, cette affaire voit s'impliquer la Maison de Savoie ainsi que les puissants princes de la Maison de Valois. Plus localement elle est liée aux problèmes de succession des seigneurs d'Aubonne et de Coppet, à la félonie du sire Hugues de Grandson et à l'hostilité des Etats de Vaud et des communes vaudoises envers le dernier représentant des sires de Grandson.
Salima Moyard : Crime de poison et procès politique à la Cour de Savoie - L'affaire Pierre Gerbais (1379-1382)
Cahiers Lausannois d'Histoire Médiévale, vol. 44, Lausanne, 2008, 301 pages.
ISBN : 2-940110-57-3, ISSN : 1661-965X.
CHF 36.- (frais de port non inclus) > Commande
Au coeur des Etats de Savoie de la fin du XIVe siècle, Hugues, seigneur de Grammont dans le Bugey, décède le 29 septembre 1375. Cette mort, dont les causes semblent suspectes, déclenche une procédure longue de quatre ans, au motif d'empoisonnement contre le trésorier général du comte Amédée VI, le bourgeois Pierre Gerbais, devenu conseiller comtal, puissant châtelain et, d'une certaine manière, héritier du noble décédé. Gerbais a-t-il précipité la mort du seigneur de Grammont pour s'emparer des possessions bugistes de l'ancienne famille rurale et déshériter ainsi le frère cadet, Geoffroy de Grammont, étrangement écarté de la succession?
Sur la base de cette accusation d'empoisonnement, une véritable procédure pénale est engagée par la famille du défunt pour tenter de récupérer les possessions et surtout l'influence locale sur le point d'être perdues au profit de cet ambitieux officier devenu trop puissant. Au premier niveau de compréhension du procès s'ajoute donc un niveau de lecture plus politique, où s'entremêlent enjeux locaux, intérêts pécuniaires du comte et conflits plus généraux entre bourgeoisie d'offices et vieille noblesse d'épée.
Ce procès, presque entièrement inédit, n'a jusqu'ici jamais été étudié en profondeur. Il se base sur un corpus de sources important mais toutefois lacunaire, obligeant à diverses reconstitutions et hypothèses. Un autographe étonnant de Pierre Gerbais et des centaines de dépositions de témoins des environs, entendus soit par l'accusation soit par la défense, constituent les pièces les plus intéressantes du dossier, auxquelles il faut ajouter une vingtaine de documents médicaux - questions, témoignages, expertises - qui dissertent sur la réalité ou non de l'empoisonnement et qui forment la principale originalité de cette affaire.
En plus d'éditer la quasi-totalité des pièces conservées du procès, permettant un accès direct à des documents extrêmement riches, cette étude reconstitue aussi, grâce à l'analyse des documents, la dynamique de l'affaire alternant entre procédure d'accusation et de défense. A travers la reconstitution des listes des questions d'interrogatoires qui n'ont pas été conservées, elle permet de comprendre les stratégies des parties en présence et, plus largement, les enjeux officiels et officieux de ce procès. Enfin, grâce à une comparaison avec des procès politiques savoyards postérieurs, qui sont eux mieux connus (Grandville, Bolomier, Lageret...), cette étude, se situant au carrefour du travail sur les sources, de la médecine médiévale, du domaine judiciaire et de la grande politique, met en lumière le caractère précurseur du cas Gerbais.
Le Plaict Général de Lausanne de 1368 « translaté de latyn en françois » - édité par Yann Dahhaoui, commenté par Jean-François Poudret
Cahiers Lausannois d'Histoire Médiévale, vol. 43, Lausanne, 2008, 93 pages.
ISBN 2-940110-56-5, ISSN 1661-965X.
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«C'est le plait general de Lausanne translaté de latyn en françoys». Ainsi s'intitule une traduction anonyme, réalisée à la fin du Moyen Age, du Plaict Général de Lausanne, recueil des droits et coutumes de la ville. Conservés aux Archives communales de Vevey, les seize feuillets sur lesquels sont transcrits les articles du Plaict et leur répertoire avaient été remployés pour renforcer la couverture d'une reliure, dans laquelle ils furent retrouvés en 1942.
La traduction française du Plaict Général présente un triple intérêt. Sur un plan philologique et linguistique, elle renseigne sur la langue et le style du traducteur, voire sur ceux du copiste qui a retranscrit cette traduction et, de manière plus générale, sur la maîtrise de l'ancienne langue française, à une époque où, dans notre pays, les actes étaient encore presque toujours rédigés en latin. En outre, ce texte est un des rares témoins lausannois de traduction d'un texte latin en langue vernaculaire. Enfin, il permet de lever certaines ambiguïtés du texte latin de cette charte fondamentale pour l'histoire du droit lausannois.
L'édition critique commentée de ce texte souhaite rendre la traduction du Plaict Général de Lausanne accessible au public qui pourra désormais lire en français un monument de l'histoire du Pays de Vaud médiéval.