Nommé professeur associé en 1995 après le départ à la retraite de Marcel Grandjean, Gaëtan Cassina a eu la lourde responsabilité de maintenir la réputation internationale d’un secteur parfois méconnu, l’histoire de l’art régional.
Nommé professeur associé en 1995 après le départ à la retraite de Marcel Grandjean, Gaëtan Cassina a eu la lourde responsabilité de maintenir la réputation internationale d’un secteur parfois méconnu, l’histoire de l’art régional.
G. Cassina a conservé la structure d’enseignement de son prédécesseur, soit un apport à la fois théorique (architecture civile, religieuse, publique, militaire, urbanisme) et pratique (séminaire de recherche, excursions et visites de monuments). Le terrain de recherches initial de G. Cassina (le Valais) le conduit à orienter principalement son enseignement vers la Romandie et les états environnants (évêché de Bâle, Valsesia et nord de l’Italie, etc.), mais aussi vers la Suisse alémanique et le nord de l’Europe, poussé par son intérêt pour l’art gothique allemand. Il s’autorise à dépasser la limite chronologique de 1800, traditionnellement assignée à son domaine: grâce à lui, l’histoire de l’art régional du XIXe et du début du XXe siècle fait désormais partie intégrante du programme académique, stimulant la production de mémoires de licence.
Sa grande connaissance des techniques de l’artisanat ancien (de la maçonnerie à la menuiserie en passant par la peinture sous verre et la céramique), des modes de construction (il a aussi une formation d’archéologue du bâti) et des sciences auxiliaires (histoire, histoire religieuse, héraldique) mettent en contexte le moindre chandelier aussi bien qu’une cathédrale, apprenant à l’apprenti historien que l’objet porte plus de sens lorsqu’on en connaît les tenants et les aboutissants.
Les nombreuses excursions qu’il organise forment l’œil des étudiants, initiés également à l’étude des archives. Durant les séminaires pratiques (en particulier lors du projet sur le patrimoine funéraire de la cathédrale de Lausanne, 2002-2004, publié l’année dernière sous le titre Destins de pierre) l’approche professionnalisante du métier d’historien de l’architecture ou des monuments est effective. G. Cassina prouve ainsi que l’université – y compris la Faculté des lettres – sait parfois préparer à un métier concret.
Sous la houlette de G. Cassina, durant ses 13 années d’enseignement, le nombre d’étudiants dans le domaine «art régional» de la section d’Histoire de l’art a doublé. Le souhait de la Faculté est que l’engouement qu’il a su créer perdure et que la branche continue son travail de formation de chercheurs mais aussi d’inventaire fondamental des monuments et des œuvres, en alliant la théorie à la pratique.