Jean-Michel Adam, professeur honoraire de la Faculté des lettres

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Le professeur Jean-Michel Adam est né en 1947 au Havre. Après des études universitaires et postgrades à l’Université de Haute Normandie (Rouen), il a obtenu, en 1982, un Doctorat d’État à l’Université de Franche-Comté (Besançon) ; sa thèse, réalisée sous la direction de Jean Peytard, s’intitulait Recherches en didactique et sémiotique des discours.

Après une suppléance au semestre d’été 1983-84, Jean-Michel Adam est nommé titulaire de la chaire de linguistique française alors créée à l’Université de Lausanne. Attaché à une conception collaborative de la recherche, il participe très tôt à la direction de travaux interdisciplinaires avec la philosophie (Marie-Jeanne Borel), le grec (Claude Calame), l’anthropologie (Mondher Kilani), la littérature (Claude Reichler) et, plus tard, avec la littérature comparée (Ute Heidmann). Il sera d’ailleurs un des instigateurs des Centres de recherches interdisciplinaires et de la formation doctorale interdisciplinaire en Faculté des lettres.

Adepte infatigable de la randonnée en montagne, il s’aventure volontiers dans les voies les plus escarpées ; la plupart de ses collègues peuvent en témoigner. Sortir des chemins balisés, c’est là aussi sa tendance naturelle dans son entreprise scientifique. Tout son programme de recherche vise à élargir le domaine de la linguistique, traditionnellement confiné dans les frontières de la phrase, à la textualité. Mais ses contributions innovent également par un autre aspect : si les textes littéraires retiennent son attention, les productions langagières les moins valorisées dans le monde académique des années 80 deviennent également des objets d’intérêt scientifique sous son regard : le fait divers, la bande dessinée, la publicité, les graffitis… Ses nombreux travaux gagnent rapidement un rayonnement international et leur auteur sera régulièrement invité à enseigner dans diverses universités, notamment en France, en Belgique, en Italie, en Espagne, au Portugal, au Brésil et au Canada.

Jean-Michel Adam affirme très tôt que la complexité des textes n’est pas réductible à un ensemble de structures. La modélisation des formes textuelles doit être complétée par une réflexion sur les usages sociaux du langage. C’est ainsi qu’il mettra sur pied un programme de recherche original : l’analyse textuelle des discours. Dans ce cadre, il confronte continuellement ses hypothèses théoriques à un vaste choix de pratiques discursives ; chaque analyse s’accompagne alors systématiquement d’une réflexion épistémologique sur la méthode et d’un ajustement des modèles.

De cette quête scientifique passionnée ont résulté une trentaine d’ouvrages consacrés au récit, à la textualité, aux genres de discours, à la stylistique, dont plusieurs ont fait l’objet de traductions (coréen, japonais, espagnol, grec, portugais, roumain), et plus de 200 articles. En plus d’être un chercheur extraordinairement prolifique, Jean-Michel Adam a formé, en leur communiquant son enthousiasme, des générations d’étudiants et de chercheurs qui, dans plusieurs universités en Suisse et dans le monde, continuent "à mettre les mains dans le cambouis de la langue", selon une expression chère au linguiste.

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