Guillaume Savary, collaborateur scientifique au Service de l'action sociale et au Service de la santé publique

| Que vous ont apporté vos études et vos jobs d'étudiant? | Quelles ont été les étapes déterminantes de votre carrière? | En quoi consiste votre poste de collaborateur scientifique? | Vos conseils pour trouver un premier emploi?
 

Guillaume Savary a étudié les sciences sociales à l'UNIL.

Il est maintenant collaborateur scientifique au Service de l'action sociale et au Service de la santé publique.

Que vous ont apporté vos études et vos jobs d'étudiant?

Un an après la maturité, j’ai démarré mes études en sciences sociales à l’UNIL, avec une mineure en histoire.

 

Pendant mes études, j’ai effectué passablement de petits boulots (livreur de pizzas, commentateur sportif sur internet, analyses et études de marchés, agent de sécurité), la plupart trouvés via le site Jobs d’étudiant·e·s de l’UNIL. Chaque job permet ensuite de valoriser des compétences en cherchant un « vrai » emploi. Tout comme les compétences acquises par exemple dans au sein d’une association.

 

Mon mémoire portait sur le processus de « modernisation » de la Poste. Après avoir analysé comment et avec quel discours une entreprise dite de service public se modernisait, je me suis intéressé aux représentations que pouvaient se faire les anciens et jeunes facteurs de leur métier.

Quelles ont été les étapes déterminantes de votre carrière?

Après le Master et avoir postulé à une multitude de stages, j’ai obtenu un remplacement maternité (CDD) au Département de la Santé et de l’action sociale du Canton de Vaud. Mon contrat a été prolongé dans le même service, où j’ai travaillé un peu moins de trois ans au total. Mes missions consistaient à effectuer des analyses sur les mesures d’insertion pour les jeunes à l’aide sociale, les évaluer, proposer des améliorations pour la gestion de ces mesures et fournir un soutien à mes supérieurs. J’ai été amené à travailler sur des bases de données, le défi étant d’extraire des données qui n’étaient pas forcément calibrées. J’ai pu faire des présentations devant les partenaires (l’audience pouvait aller jusqu’à une centaine de personnes). Il fallait aussi maintenir les contacts au sein du réseau des partenaires, comprendre leur travail de l’intérieur. J’ai en outre pu participer à la rédaction de notes pour les décideurs – tâche qui implique une certaine responsabilité. J’ai beaucoup appris sur le fonctionnement de la structure publique vaudoise. Le contenu du travail était très intéressant. En effet, il est important pour moi que la finalité des activités fasse sens. Savoir que le travail effectué permettra, même très indirectement, à une personne de voir sa situation s’améliorer est important et motivant.

 

A la fin de ces mandats, j’ai à nouveau connu quelques mois de recherche d’emploi, et c’est à nouveau un peu par hasard, que j’ai pris connaissance de l’annonce pour un poste à la Fondation vaudoise contre l’alcoolisme. Il s’agissait d’un poste de coordinateur romand pour le programme « cool and clean », une campagne de prévention en milieu sportif pilotée par Swiss Olympic. L’objectif du poste était donc de coordonner les délégués cantonaux, participer aux comptes rendus de ces actions à la maison du sport à Berne. J’ai dû rapidement me mettre à jour pour comprendre les interlocuteurs qui s’exprimaient en allemand… ! Et je dois avouer avoir bien regretté de ne pas avoir suivi les cours de langue de l’uni… 

 

Je travaillais directement en lien avec les clubs de sport, les coachs et entraîneurs. Le but du programme est de former et d’inciter les encadrants à participer à la prévention auprès des jeunes qu’ils entraînent.  Il y avait un côté un peu lobbyiste dans ce travail. Au final, les activités me plaisaient mais il me manquait le volet analyse et croisement de données que j’affectionne. 

 

Pour des raisons familiales, j’envisageais de m’établir dans le Jura, ce qui m’amena à postuler à une offre de collaborateur scientifique en santé-social, mon poste actuel.

Pour des raisons familiales, j’envisageais de m’établir dans le Jura, ce qui m’amenait à jeter un œil aux annonces dans cette région. J’ai postulé à une offre de collaborateur scientifique en santé-social. L’expérience aidant, j’ai rapidement écrit une lettre de motivation et décroché les deux entretiens. C’est le poste que j’occupe depuis un an et demi – poste qui a été créé.

En quoi consiste votre poste de collaborateur scientifique?

Mon poste est un peu particulier car je travaille pour deux départements différents: celui de l’économie et de la santé, et celui de l’intérieur. Dans ce dernier, je m’occupe notamment de l’évaluation de la qualité des prestations délivrées par les institutions pour personnes handicapées. Dans l’autre département, une de mes tâches principales est la gestion des centres de jour pour personnes âgées. J’essaye de faire des liens entre les différentes thématiques des deux services auxquels je suis rattaché. J’ai donc deux responsables.

 

Mon cahier des charges comprend divers aspects: gérer les contacts avec les partenaires, les institutions, collaborer à la mise en place du Réseau d’information et d’orientation pour les personnes âgées (RIO), récolter et traiter des données.

 

Comme le poste est nouveau, ma mission est d’être force de proposition. Tout n’est pas défini dans ce domaine qui évolue beaucoup, surtout dans le domaine social. Mes responsables étant des chefs de service, ma responsabilité est sensiblement accrue. C’est à la fois gratifiant et parfois un peu inquiétant car les décisions prises peuvent avoir des conséquences relativement importantes. Il s’agit vraiment de cerner tous les paramètres avant de soumettre une proposition. Une autre différence avec mes environnements de travail précédents réside dans le fait que ce canton est relativement petit, les effets sont un peu plus directs que dans le Canton de Vaud par exemple.

De façon plus générale, dans ce type d’activité, il faut savoir toucher à tout: avoir quelques notions en droit et en économie est un atout majeur. Sur l’ensemble de mon parcours, je peux dire que l’une des compétences essentielles est la capacité et l’envie d’apprendre vite sur des thématiques que l’on ne connaît pas.

Vos conseils pour trouver un premier emploi?

Il est important de se poser des questions, réfléchir à son choix d’études. Lorsque l’on démarre son Bachelor, étudier dès le début et s’entourer de camarades. Il existe beaucoup d’associations au sein desquelles on peut s’engager et faire des connaissances qui ont des intérêts communs.

 

L’UNIL offre différents services utiles: des cours de langues (pour améliorer l’allemand par exemple), des ateliers de gestion du stress, de la méditation, des ateliers emploi, du CV check individuel toute l’année. Profitez-en !

 

En ce qui concerne la recherche d’emploi, il est essentiel de se documenter sur l’employeur. Si j’exagère, il faudrait presque mener l’entretien: plus on a de contenu à apporter, plus on peut « influencer » la direction de l’entretien. Ensuite, comme le début des entretiens est souvent similaire, apprendre un « pitch » pour se présenter, en l’adaptant au poste pour lequel on se présente. Cela permet de se rassurer et d’enchaîner sur des éléments plus techniques. Pendant l’entretien, illustrer ses compétences en faisant feu de tout bois. C’est-à-dire que toutes les expériences sont valables et peuvent permettre de montrer ce que l’on a appris. Lors de mes premières postulations, j’ai valorisé mes jobs d’étudiants, et même mon rôle au sein d’un comité de football. Contre toute attente, cette expérience a fait mouche à un entretien ! En fait, il s’agit de trouver les logiques ou tâches similaires entre son parcours et le poste au concours. On peut aussi penser à ce que l’on a acquis comme méthodes à travers les cours suivis, et non seulement au contenu – qui ne sera pas forcément en lien avec un domaine professionnel.

 

Une offre spontanée pour un stage qui vise un projet du service est une voie à exploiter. On n’a pas toujours le temps de réfléchir et mettre en place une place de stage. L’offre spontanée peut répondre à un besoin. Je dirais aussi qu’il ne faut pas prendre les refus contre soi ; cela fait partie du concours.

Pour conclure, je dirais de garder l’esprit que les choses s’arrangent souvent d’elles-mêmes, par exemple en discutant avec des connaissances. Échanger c’est la clef qui ouvre toutes les portes !

Il est possible que cette personne ait changé d'emploi depuis la rédaction de ce portrait. Pour connaître son activité actuelle ou pour plus de détails sur son parcours professionnel, pensez à rechercher son profil sur LinkedIn ou d'autres réseaux sociaux professionnels!

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