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Université de Lausanne        
    Dies 2003: Docteurs honoris causa

 

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M. Bernard Manin,
professeur de sciences politiques à l’Institut d’études politiques à Paris

Laudatio
A Bernard Manin, dont l’œuvre concilie avec bonheur réflexion philosophique, savoir historique et analyse de la réalité contemporaine, démontrant ainsi brillamment que la science politique est capable de produire un discours rigoureux dans l’articulation des arguments, nourris d’érudition et riche d’enseignements pour la compréhension de notre monde.

 

Présentation par Nicolas Duruz, doyen de la Faculté des SSP

Après des études à l’Ecole Normale Supérieure et l’agrégation en philosophie, Bernard Manin a obtenu son doctorat à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et a poursuivi sa carrière de chercheur au CNRS en France. En parallèle, il a été aux Etats Unis membre de l’Institute for Advanced Studies de l’Université de Princeton et du Olin Center for the Study of Democracy de l’Université de Chicago, avant de devenir professeur associé au sein de cette université. Depuis 1996, il est professeur au Département de science politique de l’Université de New York, et à partir de 2000 également professeur à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris.

Les travaux de Bernard Manin comptent des études - désormais incontournables pour les spécialistes - sur Montesquieu et Rousseau, des recherches sur le débat constitutionnel français et américain à l’époque des révolutions, ainsi que des analyses de la division des pouvoirs et de la responsabilité des agents politiques, des rapports entre le marché et les institutions politiques, ou encore des régimes sociaux-démocrates. Mais Bernard Manin est avant tout un des théoriciens majeurs de la délibération, et l’auteur d’une œuvre importante sur la démocratie, qui traverse les domaines de l’histoire des idées, de la théorie constitutionnelle et de la philosophie politique. Ses travaux sur la délibération et la démocratie représentative sont considérés comme une référence centrale dans le débat scientifique international sur ces questions, comme en témoignent leurs nombreuses traductions non seulement dans le monde anglo-saxon, mais aussi dans différents pays européens, comme l’Italie, ou encore en Amérique latine. Dans son ouvrage Principes du gouvernement représentatif en particulier (qui a reçu le prix ‘Philippe Habert’ en 1996), l’auteur reconstruit par une démarche historique minutieuse les origines non démocratiques des démocraties modernes, et montre comment celles-ci se sont développées à partir de régimes représentatifs « élitistes «, conçus pour exclure et limiter la participation populaire plutôt que pour l’assurer. En mettant en lumière le caractère ambivalent de la démocratie représentative moderne, cette démarche généalogique éclaire de manière radicalement nouvelle les tensions à l’œuvre dans nos systèmes démocratiques contemporains.

 

   

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