présenté par M. Martin Killias, doyen de la Faculté de droit
Le professeur Aubert est né à Peseux près de Neuchâtel le 11 mai 1931. A 21 ans, il obtint sa licence en droit à l'Université de Neuchâtel, et à 24 ans, il était déjà docteur en droit à la même faculté. En 1956, soit à à peine 25 ans, il devint professeur de droit constitutionnel à son Université.
Sa carrière ultérieure reste à la hauteur des plus hautes attentes qu'auraient pu inspirer la rapidité et le brio de ses débuts. Professeur associé à l'Université de Genève en 1967, Jean-François Aubert a été à plusieurs reprises professeur invité à notre Université, ceci en 1959, en 1964 pis à nouveau de 1968 à 1971. Pendant ces années, il a été l'enseignant de plusieurs membres de notre corps professoral. Sa personnalité rayonnante ainsi que ses grands talents pédagogiques ont profondément impressionné ses étudiants.
Jean-François AUbert est l'auteur de grands ouvrages devenus des classiques du droit constitutionnel suisse. D'abord, il publia, en 1967, un traité en trois volumes de droit constitutionnel suisse, suivi , en 1974, d'une "Petite histoire constitutionnelle de la Suisse". Ces ouvrages sont rapidement devenus très populaires parmi tous les juristes et étudiants en droit, ceci non seulement du côté romand, mais même en Suisse alémanique où de nombreux candidats se sont mis à la lecture du français pour profiter de l'extraordinaire clarté des écrits de notre Collègue, qualité inégalée par les ouvrages disponibles à l'époque dans la langue de Goethe.
Plusieurs autres ouvrages ont depuis complété l'éminente contribution de Jean-François Aubert à l'étude du droit constitutionnel suisse. Mais ce bref portrait serait incomplet si l'on y mentionnait uniquement le savant et l'universitaire. Grand théoricien qu'il est sans conteste, Jean-François Aubert a été autant un homme de la pratique de la législation. Conseiller national de 1971 à 1979 puis Conseiller aux Etats jusqu'en 1987, Jean-François Aubert a activement contribué à développer le grands principes du droit constitutionnel et à réformer nos institutions, mais il a surtout réussi à élever les débats et la réflexion au-dessus des questions trop simples et des idées préconçues.
C'est à l'homme d'Etat hors du commun, tout autant qu'au grand pédagogue et jurisconsulte du droit constitutionnel que nous entendons accorder aujourd'hui le doctorat honoris causa.
A l'auteur de brillants ouvrages qui sont le fleuron de la culture juridique suisse, au grand pédagogue et au rénovateur infatigable de nos institutions.