Avec Isabelle STENGERS qui enseigne la philosophie à l'Université libre de Bruxelles et
Bernadette BENSAUDE-VINCENT qui enseigne la philosophie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Dans les traces des mouvements "slow" - slow food, slow travel, slow design - engagés dans une critique des modes de vie dominants, se développe dans les universités une réflexion critique sur la manière contemporaine de pratiquer la recherche scientifique. Evaluation quantitative de la production scientifique, liens de plus en plus étroits avec l'industrie, insignifiance croissante des connaissances liées à une spécialisation outrancière, mise en danger des savoirs non directement producteurs de valeur économique des sciences humaines, inflation de promesses technologiques révolutionnaires, tous semblent appeler à une réforme nous rapprochant de l'idéal d'une science désintéressée et patiente, une science qui ralentit pour affronter un futur qui s'annonce sous les trait de la crise environnementale.
Dans ces réflexions, c'est l'ensemble des relations entre les savoirs scientifiques et les autres savoirs qui sont questionnées, au travers des dichotomies habituelles entre savants et profanes, faits et valeurs, raison et opinions. L'alternative entre vitesse et lenteur est-elle à la hauteur de ces défis ?