Atelier animé par Yannicke de Stexhe, Assistante à l'Université Catholique de Louvain
Black Lives Matter (blm, « les vies noires ont de l’importance »), est un mouvement social né aux États-Unis en 2013 en réponse aux multiples « bavures », policières ou non, ayant coûté la vie à des jeunes hommes et femmes noir-e-s. D’abord hashtag massivement partagé sur les réseaux sociaux, il se matérialise lors des émeutes de Ferguson un an plus tard. Depuis il s’est organisé en 27 antennes et a organisé plus d’un millier de manifestations, tout en continuant à être très présent sur les réseaux sociaux en tant qu’acteur et en tant que hashtag.
Black Lives Matter semble actuellement se différencier entre un mouvement et une organisation. Cependant, les deux semblent afficher et tenter de pratiquer des valeurs relatives à l’intersectionnalité (l’imbrication de mécanismes inégalitaires systémiques, comme le racisme ou le sexisme), tant dans l’organisation de l’un que dans les espaces de paroles. Se pose alors la question de savoir par quels mécanismes pratiques ces valeurs, radicalement opposées à notre socialisation (en particulier dans les règles d’accès à la parole légitime), sont mises en place, particulièrement dans les espaces de parole, et quel rapport les participants entretiennent avec ces valeurs. Un thème de recherche qui ne peut faire l’impasse sur une réflexivité approfondie quant au positionnement de l’enquêtrice, « identifiée » dans des dimensions qui sont au cœur de son terrain (race, genre, milieu, etc.).
Cet atelier remplace la présentation du travail en cours sur le documentaire écologique « Demain » (France, 2015, Cyril Dion et Mélanie Laurent), par Laura Centemeri (chercheuse CNRS, CEMS/EHESS) et Fabienne Malbois (chercheure associée, THEMA, ISS/UNIL). Cette présentation est reportée à une date ultérieure.