Pour sa deuxième conférence du cycle "Le corps en éducation", les mardis de LEDUC de l'OBSEF reçoivent Sigolène Couchot-Schiex, docteure à l'Université Paris-Est Créteil
Très tôt les jeunes incorporent des normes liées à la manière de se mouvoir, de tenir son corps, de se présenter sous le regard d’autrui. Dans un contexte historiquement et socialement situé, ces normes se différencient suivant que l’on est assigné à l’un ou l’autre des sexes (garçon ou fille), amenant chacun et chacune à s’approprier les règles sociales à partir d’injonctions de différentes provenances, transmises « sans que l’on en ait conscience ».
A partir de trois exemples tirés de matériaux de recherche en milieu scolaire, je m’efforcerai de montrer comment les corps se fabriquent dans le système de genre qui impose son implacable logique de la « juste place » sociale.
Le premier exemple tiré d’observations en éducation physique et sportive, illustrera comment les élèves les plus en difficulté (le plus souvent des filles) peinent à rompre avec les injonctions corporelles sociales pour accéder à un corps sportif performant.
Le second exemple tiré d’entretiens collectifs avec des élèves de lycée, fera état de la prégnance des représentations homophobes liées à l’image du corps sportif.
Le troisième exemple s’appuiera sur des matériaux d’entretiens collectifs ou individuels sur les cyberviolences dans les établissements scolaires pour montrer la puissance de la normalisation sexuée et genrée de la présentation de soi sur les réseaux sociaux.