Dans le cadre du Séminaire de recherche de l'IGD «Environnement - Espace - Durabilité»
S'interroger à propos de la durabilité des territoires (expression qu’il conviendra d’expliciter, de relativiser et de critiquer) revient à questionner la validité des concepts territoriaux (triptyque de territoire, territorialité, territorialisation) quant à leur aptitude à satisfaire les exigences de la mise en œuvre des trois piliers enchevêtrés (environnemental, social, économique) d’un développement dit (ou prétendu) durable/soutenable. Le territoire n’est-il qu’illusion (sinon aporie, voire mystification) ou qu’outil grossier de domination politique et socio-culturelle ? Inversement et à la condition de l’envisager dans toute sa complexité, tant sémantique que socio-spatiale, ne peut-il pas jouer un rôle précieux de creuset démocratique (démocratie participative, par le bas) et de système d’action propice à la conduite de politiques tant sociales qu’économiques et environnementales répondant aux exigences devenues classiques de la durabilité/soutenabilité ? Ne peut-il pas dresser, au bout du compte, un rempart altruiste opposé aux excès, débordements et dangers de tous ordres secrétés par le couple mondialisation/globalisation ?
Guy Di Méo est géographe, professeur émérite à l’Université Bordeaux-Montaigne. Spécialiste de géographie sociale et culturelle, il est toujours membre du laboratoires PASSAGES des universités de Bordeaux, de Pau et du CNRS. Parmi ses principaux ouvrages, on notera : L’homme, la société, l’espace (1991), Les territoires du quotidien (1996), Géographie sociale et territoires (1998), L’espace social (avec P. Buléon, 2005), Les murs invisibles (2010), Introduction à la géographie sociale (2014), Le désarroi identitaire (2016).