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Les migrations ont-elles un sexe ? Conjugalités et parcours de vie

Conférence CUSO ouverte et conférence d’ouverture de BRULAU, écolé internationale francophone d’été en études genre UNIL-ULB.

Publié le 31 mai 2018
Lieu
Anthropole, 2106
Format
Présentiel

Fatima Aït Ben Lmadani (Université Mohammed V), « Migrantes âgées marocaines en France ou lorsque la vieillesse se conjugue au féminin »

Cette conférence se veut comme un retour réflexif d’un travail de thèse soutenue en 2007 autour de la question de la reconnaissance sociale des migrantes âgées marocaines et qui paraitra en 2018. Cet ouvrage se présente comme un processus d’interrogation des modes constitutifs de l’invisibilité des femmes immigrées, de l’illégitimité, non de leur présence ce qui est le cas de leurs époux les travailleurs immigrés des années 60, mais de leur existence sociale autonome. Cette interrogation sur les femmes immigrées âgées constitue de ce fait un analyseur de la reconnaissance des femmes, en général, et celles des migrantes en particulier. Il se donne pour objectif d’amorcer la réflexion sur la constitution d’une économie morale, support de la reconnaissance sociale. Cette économie fondée sur le don, sert de monnaie non marchande pour acquérir de la considération sociale. L’ouvrage soutient ainsi que cette négociation de l’estime sociale dans des relations relevant des liens entretenus avec le pays d’origine repose sur la privation des femmes étudiées à l’égale distribution économique. Il ainsi des femmes qui ne tenaient pas à l’être et rends compte de la réalité sociale de cette présence de peu d’importance.  Il s’agit ici de reconnaitre ces femmes que les statistiques encadrent mal, négligeant le retour en France de veuves d’anciens migrants et les venues tardives. Il s’agit également de mettre en relief la complexité de leurs parcours et de leurs trajectoires migratoires.

Fatima Ait Ben Lmadani. Docteure en sociologie, elle est Professeure habilitée à l’Institut des Etudes africaines au sein de l’université Mohamed V –Rabat depuis juin 2010.  Elle s’intéresse aux thématiques liées à la sociologie de l’immigration et aux relations interethniques. Parmi ses publications, il convient de citer : la vieillesse illégitime ? Migrantes marocaines en quête de reconnaissance sociale, ouvrage, (à paraître), Femmes et émigration marocaine. Entre invisibilisation et survisibilisation, pour une approche postcoloniale, Hommes et migrations, n°1300, pp. 96-103, 2012 ; Peut-on faire de l’intersectionnalité sans les ex-colonisé-e-s ? Revue Mouvements, n° 72, pp. 11-22, 2012.  Dynamiques du mépris et tactiques des « faibles », les migrantes âgées marocaines face à l’action sociale en France. Sociétés contemporaines, n° 70, pp. 71-93, 2008.

 

 

Joëlle Moret (UNINE), « Se marier ‘là-bas’ : mariages transnationaux, genre et statut social  »

La littérature sur les mariages des migrant.e.s ou de leurs descendant.e.s a tendance à focaliser sur la manière dont les catégories ethniques jouent dans ces unions (ces couples sont avant tout décrits comme « bi-nationaux », « mixtes », ou encore « endogames », par exemple), souvent en lien avec la catégorie du genre. Dans cette présentation, je prends distance avec les explications ethniques et explore un aspect sous-estimé de cette littérature en argumentant que ces mariages sont ancrés dans des stratégies complexes de positionnement social, qu’élaborent jeunes femmes et jeunes hommes tant au plan local que transnational. La présentation se base sur des entretiens biographiques menés avec des femmes et des hommes dont les parents ont migré en Suisse de pays hors de l’espace UE / AELE, et qui se sont marié.e.s avec une personne qui vivait dans le pays d’origine des parents jusque-là. Je mettrai en lumière la dimension genrée de ces stratégies de positionnement social et démontrerai entre autres que se marier « là-bas » peut contribuer à des trajectoires de mobilité sociale ascendante, améliorer un statut social dans des hiérarchies alternatives à celles du pays de résidence, ou encore permettre de négocier certaines contraintes matrimoniales dites ‘traditionnelles’.

Joëlle Moret est chercheuse associée et chargée de cours au Laboratoire d’étude des processus sociaux, à l’Université de Neuchâtel. Elle est aussi responsable du transfert de connaissance et de l’égalité des chances au Pôle de recherche national « nccr - on the move », aussi à l’Université de Neuchâtel. Licenciée en anthropologie, sociologie et science de la communication de l'Université de Fribourg, elle a d’abord été collaboratrice scientifique au Forum Suisse pour l’étude des migrations et de la population (SFM) et a rejoint l’Université de Neuchâtel en 2008. Ses recherches portent sur les trajectoires de mobilité et d’immobilité, les inégalités sociales dans l’espace transnational, les pratiques matrimoniales par-delà les frontières, et la manière dont les catégories de genre, d’ethnicité et de classe sociale influent sur les trajectoires des migrant.e.s et de leurs descendant.e.s dans le contexte européen.

 

 

Patrick Awondo (University College London), « Penser les migrations sexuelles à travers les couples binationaux homosexuels »

Dans cette conférence, je me propose de revenir sur la figure du « migrant homosexuel » que j’ai essayé de mettre en lumière dans une partie de mon travail jusqu’ici. Pour saisir sa matérialité, je m’appuierai sur la façon dont il se constitue en sujet d’un couple binational. Je m’appliquerai alors à montrer en quoi cette mise en couple, merveilleuse rencontre, cristallise des tensions qui disent quelque chose de l’internationalisation paradoxale des questions d’intimité sexuelle et de leur incorporation par des sujets parfois forcés à la mobilité pour échapper à des contextes hétéro normés. Cette présentation s’appuie sur des enquêtes menées entre le Cameroun et la France depuis 2008 d’abord à l’occasion d’une recherche de thèse (2008-2012) ; ensuite dans le cadre de la finalisation d’un ouvrage en cours sur les « Réfugiés (homo)sexuels.

Patrick Awondo, Docteur en Anthropologie de l’EHESS-Paris est actuellement enseignant chercheur à l’Université de Yaoundé 1 au Cameroun. Il est par ailleurs Research associate au Département d’Anthropologie de l’University College of London (ASSA Project). Il mène depuis une décennie des recherches sur trois thématiques : l’homosexualité, la migration et le sida. Il a porté une réflexion pionnière sur les migrants africains LGBBTI qui fuient l’homophobie grandissante en Afrique sub-saharienne et plus particulièrement au Cameroun et tentent de se réfugier en France. Il a publié de nombreux articles dans des revues francophones et anglo-saxonnes (African studies review, review of African political economy, Archives of sexual behavior, etc.). Un livre est actuellement sous presse aux Editions de l’ENS-Lyon qui synthétise l’ensemble des réflexions pionnières d’Awondo sur la question homosexuelle en Afrique en la croisant au contexte postcolonial et diasporique français.

 

 


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