Conférence d'Alain Boillat (Professeur ordinaire en Section d'histoire et esthétique du cinéma) dans le cadre du Numerik Games Festival.
Le recours intensif à des images générées informatiquement a offert à l’industrie du cinéma des possibilités de maîtrise sur la représentation qui confinent à la création de mondes ex nihilo. Nous explorerons comment ce contexte technologique a contribué à faire primer, dans certains films hollywoodiens, le(s) monde(s) sur le récit, en quoi cette exacerbation de la dimension spatiale (ou « mondaine ») demeure néanmoins motivée narrativement et, enfin, dans quelle mesure l’immersion du spectateur dans le monde du film s’en trouve affectée, voire thématisée. Pour ce faire, nous reviendrons sur l’imaginaire à l’œuvre dans quelques productions antérieures à l’ère numérique (Tron, Brainstorm) ou datant d’une période-pivot (Le Cobaye, Jurassic Park), nous comparerons sur quelques points précis la prélogie Star Wars (1999-2005) à la trilogie originale (1977-1983), enfin nous proposerons une analyse de séquences issues de plusieurs films tels qu’Avatar, Inception, Doctor Strange ou Ready Player One.