Le but de cette rencontre est d’interroger la notion de coup d’État, en plein renouveau dans les sciences sociales anglo-saxonnes, alors qu’elle reste étonnamment peu travaillée dans la recherche francophone où elle demeure surtout l’apanage de la philosophie politique. Ce colloque sera l’occasion d’établir un état de l’art comparatif autour de la notion et des débats, concepts et méthodes qu’elle suscite à travers des études de cas empiriques. Une perspective processuelle permet de relire à nouveaux frais les multiples processus invisibilisés par la « boîte noire » que forme trop souvent le coup d’État. Il s’agit aussi de mettre en regard la littérature sur les coups d’État avec les travaux en plein renouveau sur les révolutions, guerres civiles, crises politiques et insurrections, objets qui, sans se confondre, peuvent être considérés comme des phénomènes sociopolitiques connexes. Au fond, les coups d’État renvoient à une multiplicité de questions : celle de la légitimité, de la loyauté politique, de l’État et de ses structures, des rapports de force, prérogatives et échanges entre groupes sociaux, secteurs et institutions, et finalement, de la violence politique.