Organisation : Marta Caraion et Barbara Selmeci Castioni
Les études actuelles sur la presse littéraire du XIXe siècle, comme celles qui portent notamment sur les différents mercures des XVIIe et XVIIIe siècles, soulignent un lien privilégié entre la littérature et la poétique journalistique. Or, si l’on peut se réjouir du dynamisme critique qui caractérise aujourd’hui les études sur la presse littéraire, force est de constater que leurs résultats demeurent cloisonnés du point de vue diachronique. La vocation première de ce colloque est par conséquent d’établir un dialogue entre les spécialistes des périodes pré-moderne et moderne autour des rapports entre presse et littérature envisagés dans un spectre chronologique peu exploré. L’image matérielle (gravure, photographie) et textuelle (description, ekphrasis) nous semble constituer en ce sens un levier optimal pour engager ce dialogue. Le postulat principal qui sous-tend cette rencontre serait ainsi que l’image dans la presse littéraire entretient des rapports spécifiques avec la temporalité (transposition visuelle d’un fait d’actualité, d’un moment narratif singulier, etc.) dont l’expression s’exacerbe dans le cas d’une publication périodique, tributaire des contraintes éditoriales qu’implique une parution régulière. Il s’agira en effet d’envisager à nouveaux frais les rapports entre des formes littéraires soumises à des formes de périodicité variées (presse périodique, livraisons, recueils, etc.) et différentes manifestations, figuratives et textuelles, du visuel. La réflexion pourra par exemple porter sur la nature et les usages des modèles littéraires qui informent les poétiques et les rhétoriques de la presse littéraire illustrée, les conditions matérielles qui modalisent la mise en image d’un fait d’actualité, le rythme particulier induit dans la lecture du périodique par la présence de l’image, ou encore la question de l’impact émotionnel des images dans leur articulation à la diffusion et à la conservation de l’information.