Colloque international organisé sous les auspices de la revue d'histoire "Relations internationales"
ATTENTION: LE PROGRAMME A ETE CHANGE, VOIR LE NOUVEAU DOCUMENT CI-JOINT.
En raison de l’annulation de Gaetano La Nave et Clothilde Druelle-Korn, le colloque débutera à 9h45 le jeudi 20 juin.
- Avec le soutien de la Section d’histoire (Lettres), l'Institut d'études politiques, historiques et internationales (SSP) ainsi que le Fonds national suisse de la recherche scientifique.
- Organisation : Janick Marina Schaufelbuehl (Université de Lausanne), François Vallotton (Université de Lausanne), Laurence Badel (Université de Paris 1), Laurent Césari (Université d'Artois). Organisation logistique : Ludovic Iberg (Université de Lausanne).
Ce colloque international de deux jours vise à réunir les chercheuses et chercheurs spécialistes de l'histoire des réseaux économiques, philanthropiques et scientifiques entre Etats-Unis et Europe depuis 1945 à l'IEPHI.
Les liens entre Etats-Unis et Europe qui constituent aujourd'hui l'un des plus importants axes économiques et politiques du monde se sont en grande partie constitués durant la deuxième moitié du XXème siècle. Différentes dimensions de ces rapports ont d’ores et déjà été explorées par la recherche historique. Ainsi, de nombreux auteurs ont étudié la mise en place du Plan Marshall et ses multiples conséquences économiques, politiques, sociales et culturelles, en particulier l’arrivée massive des entreprises américaines sur le continent européen durant les années 1960. De manière plus globale, l’américanisation de l’Europe a été explorée, dans ses dimensions économiques et culturelles surtout. Le projet politique de l’atlantisme dans un contexte d’anticommunisme et de Guerre froide a également fait l’objet de nombreuses études.
Toutefois, il reste de vastes zones d’ombre dans l’histoire de ces échanges transatlantiques qui seront explorées à l’occasion de ces deux journées d’études à l’Université de Lausanne. Les réseaux de l’économie privée, de la philanthropie et du monde scientifique sont au centre de ce colloque. Il s’agit d’examiner les circulations matérielles et intellectuelles entre les milieux économiques privés, les institutions et fondations de bienfaisance, les universités ou les think tanks des deux côtés de l’Atlantique, ainsi que leur interaction avec les gouvernements et institutions publiques et parapubliques. Quelle a été l’influence des acteurs privés dans la nouvelle configuration des liens transatlantiques après la Deuxième Guerre mondiale et la mise en place du Plan Marshall ? Quelle place ont occupé les experts académiques et les dirigeants d’entreprises dans les groupes atlantistes ou dans les projets philanthropiques ? La montée en puissance de la région « Asie » depuis les années 1970 a-t-elle eu un effet sur les relations entre ces acteurs et réseaux privés ? L'entrée dans une phase nouvelle de la mondialisation marquée par la dérégulation et la fin de la Guerre froide a-t-elle eu des conséquences sur des pratiques transatlantiques mises en place, parfois depuis l'entre-deux-guerres ? Les acteurs privés ont-ils renouvelé leurs pratiques durant cette période et de nouveaux acteurs sont-ils apparus ? Ce colloque explorera ces différentes questions en englobant toute la période de la Guerre froide ainsi que les trois décennies qui suivent la chute du Mur. Une attention particulière sera attachée à la dynamique de ces transferts qui ne suivent pas un sens unidirectionnel, mais empruntent des chemins plus variés et mobiles, créant parfois des véritables espaces transatlantiques.
L'approche adoptée pour cette rencontre scientifique s'inscrit dans une perspective d'histoire globale des réseaux politiques et économiques. Jusqu'à présent les rapports entre Etats-Unis et Europe ont souvent été analysés dans une perspective d'histoire diplomatique classique, focalisée sur les seuls acteurs étatiques. Nous nous efforcerons d'élargir cette approche pour y inclure les acteurs et institutions non étatiques, l'analyse des réseaux, l'interaction entre intérêts économiques et politiques ainsi que de manière générale les dynamiques transnationales. Il sera dès lors possible d'aborder des dimensions encore largement méconnues de l'histoire des relations transatlantiques.