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Cinquante ans après Exit, Voice, and Loyalty, comment bricoler avec les outils d’Albert Hirschman ?

Journée d’étude organisée par le FoLo (les formes de la loyauté et de la fidélité politiques, Afsp) et le Crapul (Centre de Recherche sur l’Action Politique de l’Université de Lausanne),

Publié le 21 mai 2019
Lieu
Géopolis, 4799
Format
Présentiel

Cette rencontre a pour but de réfléchir ensemble aux usages que nous, politistes et sociologues, pouvons faire des catégories proposées il y a près de cinquante ans par Albert Hirschman dans Exit, Voice, and Loyalty (1970). Issue d’une étude de cas sur les chemins de fer au Nigeria, la tripartition des prises de position proposée par l’économiste-sociologue est censée éclairer la plupart des situations impliquant des acteurs mécontents d’une offre (marchande, politique, etc.) et a d’ailleurs très vite été appropriée par nombre de social scientists. Amendé en 1992 par son inventeur, soucieux de saisir le brusque effondrement de la République démocratique allemande, ce découpage n’en reste pas moins difficilement contournable dès que l’on s’intéresse aux phénomènes de (dé)loyauté, dynamiques de groupe, actions protestataires, et aux institutions, en phase ordinaire ou de crise. L’étendue des applications, des disciplines universitaires concernées, et la variété des échelles d’observation et des terrains (relations consommateurs-entreprises, encartés-parti, citoyens-Etat, etc.) ont de quoi intriguer.

Loin de célébrer in abstracto l’outillage théorique forgé par un subversif-consacré (dont un centre de recherche genevois porte le nom depuis 2017), nous le mettrons à l’épreuve de nos terrains d’enquête, prenant pour objet tant des configurations où la coercition fait de l’expression publique des dissensions un engagement à risque (dictatures, institutions totales, conflits armés) que des configurations (démocraties, associations) a priori plus ouvertes à la critique et au désengagement. Dans une perspective relationnelle, il s’agira de questionner les façons différenciées et changeantes dont des acteurs en désaccord avec le consensus affiché par les représentants d’une organisation, voire d’un régime politique dans son ensemble, recourent à la défection, la prise de parole et/ou la loyauté. Loin de se limiter aux calculs rationnels d’individus autocentrés, ces stratégies ne font sens que réinsérées dans des trajectoires individuelles et collectives, des socialisations institutionnelles et des logiques de situation dans lesquelles elles prennent place et auxquelles elles contribuent.

Programme :

Jeudi 6 :

14h30 Vanessa Bernadou, Felix Blanc : Petit retour sur les activités du FoLo

15h Vanessa Bernadou, Felix Blanc, Hervé Rayner, Bernard Voutat : Introduction

15h30 Paul Cormier : Loyauté(s) politique(s) et fidélité à soi en contexte autoritaire. Le cas des militant-es de la gauche révolutionnaire turque depuis les années 1970.

16h15 Pause café

16h30 Vanessa Bernadou : Rompre la loi du silence autour du Plan Condor : le cas argentin.

17h15 Mounia Bennani-Chraïbi : Exit, voice and loyalty et bien d’autres choses encore : comprendre les résistances en régime autoritaire.

18h discussion générale

20h Dîner en ville

Vendredi 7 :

9h Felix Blanc : Lancer l'alerte dans les services secrets : un cas limite de la typologie d'Hirschman ?

9h45 Hervé Rayner, Bernard Voutat, Fabien Thétaz : Exit, voice and loyalty, variations des prises de position dans le scandale du fichage politique en Suisse (1989-1990).

10h30 Pause café

10h45 Alexandre Dafflon : La fabrique des loyautés politiques en milieu rural, le cas des sociétés de jeunesse campagnarde en Suisse.

11h30 Hervé Rayner : Combiner défection, prise de parole et loyauté envers Cosa Nostra, le cas du « collaborateur de justice » Tommaso Buscetta.

12h15 Conclusion collective générale

13h00 Déjeuner


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