Depuis les premières décennies de l'après-guerre, un discours de « crise » démocratique a émergé dans un grand nombre de démocraties occidentales, avec des temporalités et accents différents, mais souvent avec une même preuve ou même symptôme : la montée de l’abstention électorale. Ce projet de recherche propose d’historiciser l'abstention et en conséquence la participation électorale comme des objets de controverse conduisant à de multiples interprétations et pratiques dans la sphère politique. A cette fin, il s'interroge sur la manière dont les acteurs politiques – personnel politique ou de l’Etat, mais aussi journalistes, scientifiques et intellectuels - ont "traité" l'abstention dans l'après-guerre en France, en Allemagne de l'Ouest et en Suisse.