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"Construire le genre entre ciel et terre : statut personnel et famille tunisienne"

Dans le cadre de leurs cours, les professeures Marta Roca i Escoda et Irene Maffi ont le plaisir d'inviter Madame Sana ben Achour, professeure agrégée en droit public à la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de l'université de Carthage (Tunisie).

Publié le 16 oct. 2019
Lieu
Géopolis, 2137
Format
Présentiel

Résumé

«Paradigme d’un droit moderne issu du fiqh», le statut personnel est le condensé du droit de la famille. Il couvre les règles régissant  le mariage, le divorce, la filiation, les successions à l’image des traditionnels «ahkam al nikah wal mirath» du droit musulman classique dont il reprend la terminologie en la «codifiant» dans un registre moderne.

Il est traversé de deux courants contradictoires : un esprit de conservation du modèle traditionnel de la famille musulmane et un esprit «d’innovation» vers la famille conjugale tunisienne.   

Ces deux logiques ont fini par produire en les réactualisant les rapports sociaux de sexe au sein d’une famille tunisienne qui, tout en se détachant progressivement du droit religieux, réinstaure les discriminations de genre.

C’est cette connivence des registres du droit du statut personnel - amarrés «entre ciel et terre», que je tenterai d’interroger à travers le prisme qu’offre la critique féministe du genre en ouvrant la perspective  de dépasser la vision binaire (tradition /modernité) ainsi que de  dévoiler leur jeu subtil dans la construction-reconstruction des inégalités juridiques entre les hommes et les femmes.

Présentation de Sana Ben Achour

Confirmée dans sa carrière universitaire avec une thèse de doctorat d'Etat en histoire du droit «Aux sources du droit moderne tunisien : la législation tunisienne en période coloniale», elle investit divers champs de recherche : L’urbanisme, l’aménagement du territoire et le patrimoine culturel; les droits et les libertés publiques dans l’aire maghrébine, arabe et musulmane et les études féministes sur les droits des femmes en pays d’islam.

Engagée dans le mouvement féministe et démocratique, elle est co-fondatrice de l'Association Tunisienne des femmes démocrates (ATFD) et de sa consort, l'association Tunisienne des femmes pour la recherche et le développement ( AFTURD)  1989); du Collectif 95 Maghreb-Egalité (1995) et, plus récemment, de BEITY pour les femmes sans domicile, dont elle est actuellement membre dirigeante.

Titres les plus récents :

  • 2016 : Violences à l’égard des femmes : Les lois du genre, Tunis, publication du Réseau euro-méditerranéen des droits humains, 2016 , Tunis (133 pp.).
  • 2019 : «Mobilisations autour de l'égalité entre les  sexes après le 14 janvier 2011 : Controverses et reconfiguration de l'espace de la cause des femmes», in Tunisie au Présent : Une démocratisation au dessus de tout soupçon, Paris, CNRS? 
  • 2020 : (à paraîte), «Figures de la précarité urbaine au féminin : l'expérience du centre associatif d'hébergement BEITY en Médina de Tunis», Mélanges Stéphane Dombé-Billé ( Direction Michel Prieur).

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