Conférence dans le cadre du projet FNS « Taking care of heating, ventilation and air conditioning in times of energy transition: or how repair and maintenance shape energy infrastructure » ?
L’étude des infrastructures (Star, 1999) souligne le contraste entre la stabilité apparente des infrastructures matérielles et le travail de ceux qui, au quotidien, les entretiennent (Strebel, Bovet, Sormani, 2019) ou les réparent. Dans cette approche, l’accident est souvent présenté comme ce qui rappelle au public les bases praxéologiques des infrastructures : l’accident rend visible à la fois la dépendance de nos modes de vie sur les infrastructures et leurs assises socio-matérielles et organisationnelles. Ces accidents apparaissent au sein de divers récits et caractérisations langagières, par lesquelles les événements sont mis en forme et mis en sens (Quéré, 1992; Barthélémy, 1992) sur la scène publique. Lorsque ces événements sont mis en configuration, des responsabilités, des coupables, des victimes sont identifiés, interpellés et convoqués. La presse participe fortement à la production de ces caractérisations, sans que celles-ci soient toujours stabilisées (débats, disputes, controverses). Parfois, les compte-rendu médiatiques participent de genres et rubriques spécifiques, comme celui du fait divers, qui a longtemps accueilli les articles relatant les accidents. A partir d’emprunts à la sociologie des événements publics et des médias et à l’histoire des techniques et à la sociologie des infrastructures, cette intervention explore, sur la base d’un corpus d’articles de presse régionale de la première moitié du XXème siècle, la façon dont le tramway s’est trouvé pris dans plusieurs configurations socio-matérielles, qui débordent l’opposition entre infrastructure et accident.
Références