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Séminaire Conférence Société

“Désormais, nos enfants peinent à se marier”. Les défis du marché matrimonial indien

Dans le cadre de ses séminaires de recherche le LACS a le plaisir d'accueillir Madame Clémence Jullien de l'Université de Zurich.

Publié le 10 nov. 2020
Lieu
Géopolis, 5313 + en ligne sur Zoom
Format
Présentiel

Comment expliquer les inquiétudes grandissantes des familles indiennes face au marché matrimonial ? Dans quelle mesure la pénurie de femmes –causée par les pratiques d’avortement sélectif– a-t-elle un impact sur le marché matrimonial indien ? En montrant que le déséquilibre démographique ne constitue que la partie émergée de l’iceberg, cette présentation mettra l’accent sur les défis économiques et sociaux que les jeunes hommes rencontrent en milieu punjabi rural. Je montrerai que l’étude des problèmes agraires, de la commodification des relations sociales, des nouvelles aspirations des femmes et des phénomènes migratoires permettent de mieux appréhender la compétitivité du marché matrimonial indien contemporain. 

Biographie

Clémence Jullien est anthropologue, spécialisée de l’Inde. Son travail de doctorat portait sur les enjeux de la santé de la maternité au Rajasthan. Son objectif était de voir comment les aspirations individuelles, les résolutions familiales, les recommandations médicales et les politiques nationales relatives à la santé de la reproduction se conjuguaient. À partir d’une étude ethnographique de près d’un an et demi au Rajasthan, elle montre que la santé de la reproduction cristallise les tensions sociales (classe, caste) et le communautarisme hindou-musulmans, sous couvert de progrès, au nom des intérêts de la nation. Cette thèse, soutenue en décembre 2016 à l’Université Paris Ouest Nanterre, a été récompensée par trois prix de thèse et a donné lieu à un ouvrage Du Bidonville à l’hôpital. Nouveaux enjeux de la maternité au Rajasthan, publié en décembre 2019 (Éditions de la maison des sciences de l’homme).

Après ce doctorat et un contrat d’ATER à l’EHESS, elle a obtenu deux contrats de post-doctorat à l’université de Zurich. Le premier, en enseignement et recherche, a eu lieu au département d’anthropologie en 2017-2019. Le deuxième, mené au département d’Études asiatiques et orientales à partir de 2019, est financé par le Fonds National Suisse dans le cadre d’un projet sur la question de la reproduction de la caste au Punjab, par le prisme des alliances notamment. En s’intéressant à la difficulté des hommes punjabi à trouver des épouses, l’objectif de cette nouvelle recherche est double : appréhender comment l’expérience du célibat contraint est vécue, et comprendre dans quelle mesure la pénurie d’épouses incite les hommes et leur famille à reconsidérer les normes habituelles du choix du conjoint en matière de classe sociale, d’appartenance de caste et de confession religieuse.

Elle a été reçue au CNRS en 2020 (section 38. Anthropologie) et rejoindra le Centre d’Études de l’Inde et de l’Asie du Sud en janvier 2021 pour étudier le sentiment de déclassement d’une caste dominante d’Inde du nord.


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