Dans le cadre des Mardis de Leduc, l'OBSEF a le plaisir de vous convier à la conférence en ligne de Monsieur Thomas Meyer, co-directeur de la recherche TREE de l'Institut de sociologie de l'Université de Berne
De nos jours, l’apprentissage paraît être caractérisé et dominé par trois types de fétiches:
1. Le fétiche de la marchandabilité : L’apprentissage se réduit à l’acquisition de compétences/skills qui sont directement commodifiables sur le marché d’emploi;
2. Le fétiche de la/du « pratique » : le concept de l’apprentissage dit dual dans le domaine de
la formation professionnelle souligne et privilégie fortement la présence et le travail dans
l’entreprise formatrice, souvent au détriment de la partie « scolaire » (dans les écoles des métiers) ;
3. Et finalement , les concepts de « l’auto-apprentissage » (encore renforcés par la pandémie actuelle), troisième fétiche, qui suggère à son tour une obsolescence croissante de l’enseignant·e, de l’enseignement, du pédagogique : à quoi bon l’école s’il y a Google, Wikipedia ou le Youtube tutorial à n’importe quel sujet ?
Ces fétiches jouent de l’ambiguité du terme apprentissage qui peut renvoyer tant à la substantivation du verbe «apprendre » que constituer un synonyme pour la formation professionnelle initiale et majoritairement duale.
Or, certains des résultats récents des analyses issues de l’étude longitudinale TREE (Transitions de l’école à l’emploi), soulignent l’importance d’un enseignement général solide et équitable, au-delà de toute « applicabilité » dans un futur réel ou imaginé, et ceci aussi et notamment dans le domaine de la formation professionnelle.