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« Méthodes informatiques et quantitatives en histoire du tourisme » / «Computer and quantitative methods in tourism history»

Journée d’études internationale / International workshop En raison des conditions sanitaires, la journée ne sera pas ouverte au public

Publié le 01 oct. 2021
[Montreux and Glion, Geneva Lake, Switzerland] 1890-1900,1 photomechanical print : photochrom color © Library of Congress Washington, D.C.
[Montreux and Glion, Geneva Lake, Switzerland] 1890-1900,1 photomechanical print : photochrom color © Library of Congress Washington, D.C.
Lieu
Géopolis, 2230
Format
Présentiel

En raison des conditions sanitaires, la journée ne sera pas ouverte au public.

 

Les "humanités digitales" ou "humanités numériques" font beaucoup parler d'elles depuis quelques années et ces approches mobilisant des ressources informatiques ont gagné en importance au sein de la communauté des historiens et des historiennes. L'histoire du tourisme ne fait pas exception. Publié en janvier 2018 dans le Journal of Tourism History, l'article collectif intitulé "Digital humanities and tourism history" en est la preuve. Cette contribution ébauche une réflexion sur certaines méthodes utilisées et dresse un paysage des démarches entreprises dans le domaine, en se limitant toutefois à l'espace linguistique anglo-saxon. De fait, les nouvelles approches se sont également répandues dans d'autres champs historiographiques européens. Mais dans quelle mesure et pour quels résultats ? Après le "linguistic turn" et le "spatial turn", faut-il parler de "digital turn" ?

En fait, les méthodes quantitatives mathématiques et statistiques ne sont pas nouvelles en histoire du tourisme. Le besoin de quantifier certains phénomènes a en effet toujours existé, quand bien même les approches qualitatives sont demeurées largement dominantes au sein de ce champ historiographique. Il n'est donc pas simple de cerner en quoi l'outil informatique a modifié cette dimension du travail de l'historien et de l'historienne. Il paraît toutefois évident que la reconstruction et la mise en ligne de séries statistiques, le développement de nouveaux logiciels de calcul ou encore l'amélioration du potentiel de visualisation des données chiffrées ont ouvert de nouvelles perspectives d'analyse. Ces évolutions ont-elles provoqué une utilisation plus intensive des méthodes quantitatives ? Les historiens et historiennes du tourisme ont-ils/elles mobilisé le potentiel de modèles mathématiques plus complexes, notamment basés sur la corrélation et la régression de données ou l'analyse factorielle ? Quelques questions intéressantes, auxquelles il n'est pas aisé de répondre.

Mais l'apport de l'informatique à l'analyse historique ne s'arrête pas là. La numérisation des sources et les logiciels de stockage et de traitement des données (bases de données, reconnaissance de texte, visualisation des résultats) ont redynamisé de nombreuses méthodes déjà pratiquées à des échelles beaucoup plus réduites auparavant, telles que l'analyse de réseaux et la prosopographie, l'analyse de texte ou encore la cartographie. Ces évolutions génèrent des questions épistémologiques fondamentales. En quoi la prosopographie réalisée avec un carton de chaussures et des fiches en papier est-elle différente de celle effectuée avec une base de données FileMaker ? Souvent fascinant, le potentiel du traitement informatique des données ne génère-t-il pas des biais interprétatifs, voire des interprétations erronées ?

Face à cette montagne d'interrogations et aux multiples démarches qui convoquent des méthodes informatiques et quantitatives, cette journée d'études poursuit deux objectifs principaux. Le premier est de dresser un bilan de ce qui a déjà été fait en histoire du tourisme dans ce domaine, en intégrant les champs linguistiques les plus importants (français, allemand, anglais, italien et espagnol). Trois axes seront investigués:

a) Les démarches visant à créer des ressources numérisées permettant de développer des analyses en histoire du tourisme : reconstruction de séries statistiques, digitalisation de sources avec ou sans reconnaissance de texte, édition critique de corpus de sources, bases de données avec ou sans recherche avancée, etc.; à noter que ces ressources ne sont pas nécessairement mises à disposition sur Internet

b) L'application à l'histoire du tourisme de méthodes quantitatives statistiques et mathématiques: utilisation de séries statistiques, corrélation et régression de données, analyse factorielle, etc.

c) L'application à l'histoire du tourisme d'autres méthodes d'analyse mobilisant des outils informatiques : analyse de réseaux, prosopographie, analyse de texte, cartographie, etc.

Le regard diachronique porté sur ces évolutions devrait permettre d'identifier, ou pas, une rupture ou une évolution dans les pratiques des historiens et historiennes du tourisme. Les humanités digitales sont-elles une approche historique dont on parle beaucoup, mais qui peine à être mise en oeuvre ? Ou sont-elles, au contraire, une lame de fond destinée à modifier en profondeur la discipline ?

Le second objectif de cette journée est d'amorcer une réflexion sur ce que peuvent apporter les méthodes informatiques et quantitatives à l'analyse historique du tourisme, tout en soulignant les difficultés de leur mise en oeuvre et les pièges méthodologiques à éviter. A travers la présentation de quelques études de cas, plusieurs méthodes informatiques et quantitatives seront abordées dans cette double perspective. Il s'agira notamment de réfléchir en quoi ces différentes méthodes pourraient servir au développement d'analyses comparatives en histoire du tourisme, que ce soit à l'échelle de l'entreprise, de la région ou du pays.

English version

Digital humanities have been much talked about in recent years and these approaches mobilizing computer resources have gained importance within the historical community. The history of tourism is no exception. Published in January 2018 in the Journal of Tourism History, the collective article entitled "Digital humanities and tourism history" is proof of this. This contribution sketches a reflection on some of the methods used and draws up a landscape of the approaches undertaken in the field, limited however to the Anglo-Saxon linguistic space. Indeed, the new approaches have also spread to other European historiographical fields. But to what extent and for what results? After the "linguistic turn" and the "spatial turn", should we speak of a "digital turn"?

In fact, quantitative mathematical and statistical methods are not new to the history of tourism. The need to quantify certain phenomena has always existed, even though qualitative approaches have remained largely dominant within this historiographical field. It is therefore not easy to identify how the computer tool has modified this dimension of the historian's work. It seems clear, however, that the reconstruction and online publication of statistical series, the development of new calculation software, and the improvement of the potential for visualizing numerical data have opened up new perspectives of analysis. Have these developments led to a more intensive use of quantitative methods? Have historians of tourism mobilized the potential of more complex mathematical models, especially those based on correlation and data regression or factor analysis? Answering such interesting questions is not easy.

But the contribution of computers to historical analysis does not stop there. The digitization of sources as well as data storage and processing software (databases, text recognition, visualization of results) have revitalized many methods that were already practiced on much smaller scales before, such as network analysis and prosopography, text analysis, and cartography. These developments raise fundamental epistemological questions.  How is prosopography done with a shoebox and paper cards different from prosopography done with a FileMaker database? Often fascinating, doesn't the potential of computerized data processing generate interpretative biases, even erroneous interpretations?

Faced with this mountain of questions and the many initiatives that call for computer and quantitative methods, this workshop has two main objectives. The first is to take stock of what has already been done in the history of tourism in this field, integrating the most important linguistic fields (French, German, English, Italian and Spanish). Three axes will be investigated:

(a) Approaches to create digitized resources for developing analyses in tourism history: reconstruction of statistical series, digitization of sources with or without text recognition, critical editing of corpora of sources, databases with or without advanced search, etc.; note that these resources may or may not be made available on the Internet.

b) The application of quantitative statistical and mathematical methods to the history of tourism: use of statistical series, correlation and data regression of data, factor analysis, etc.

c) The application to the history of tourism of other methods of analysis using computer tools: network analysis, prosopography, text analysis, cartography, etc.

The diachronic view of these developments should make it possible to identify, or not, a break or evolution in the practices of historians of tourism. Are digital humanities a much talked-about historical approach that is still struggling to be implemented? Or are they, on the contrary, a tidal wave destined to profoundly change the discipline?

The second objective of this workshop is to initiate a reflection on the contribution that computer and quantitative methods can make to the historical analysis of tourism, while underlining the difficulties of their implementation and the methodological traps to avoid. Through the presentation of several case studies, various computer and quantitative methods will be discussed from this double perspective. Through these discussions, the workshop will also seek to stimulate a reflection on the use of these different methods to develop comparative analyses in the history of tourism, whether at the level of the company, the region or the country.

 


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