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Les sentiers de la biographie. Itinéraires et empreintes du politique en 1848

L’autre est tel qu’il échappe. Dire que la chercheuse ou le chercheur éprouve une multitude de résistances pratiques et sensibles lorsqu’elle.il se confronte à l’altérité, c’est rappeler l’évidence selon laquelle toute enquête biographique dans le passé est vouée à n’être qu’une reconstruction, une image, un fantôme d’une sensibilité individuelle à partir d’une autre. Si les disciplines engagées dans la pratique biographique produisent leurs propres régimes de véridicité, les contraintes méthodologiques impliquent aussi des recherches en solitaire. L’objectif de ce premier atelier est de mettre en dialogue des disciplines concernées par la pratique de l’enquête biographique. La quête et la saisie d’itinéraires individuels et/ou collectifs dans l’espace français en 1848 semble propice à la discussion méthodologique : la rupture juridique – suffrage universel masculin et abolition de l’esclavage en particulier – provoque un bouleversement dans la structuration des espaces sociaux et politiques. Mais alors, jusqu’à quel point ? Comment (re)considérer l’écho de ce phénomène sociopolitique à hauteur de femmes et d’hommes ? Peut-on identifier de nouvelles “empreintes” du politique et comment les traquer ? L’année révolutionnaire et républicaine de 1848 semble être le moment d’une bifurcation sur les sentiers de la biographie en offrant une « occasion » consciente ou inconsciente pour les individus d’un renouvellement des formes de leurs participation politique respectives. Dans l’espace français de 1848, entendu dans ses dynamiques transfrontalières et ultramarines, se déploient des individualités qu’une révolution propulse sur la scène historique et engage, bon gré mal gré, dans le processus de conversion politique d’un régime désormais républicain. Le deuxième objectif de cet atelier est de mettre à profit les récentes recherches qui envisagent l’espace français comme “globalisé” et d’interroger les itinéraires à partir de la notion de “frontière”, à la fois géographique, étatique, sociale, culturelle et de genre. La frontière géographique pourra s’envisager particulièrement autour du territoire franco-suisse où la surveillance est exacerbée en 1848. 

En présupposant la multiplicité des formes de la politisation, le rapport différencié avec l’épicentre révolutionnaire parisien, la multiplicité des regards portés sur l’espace métropolitain ou encore les expériences subjectives multiples des corps, des rationalités et des attentes sociales, le premier atelier vise à réunir différent.es spécialistes – chercheuses et chercheurs, archivistes, bibliothécaires – pour arpenter ensemble les sentiers pluriels de la biographie à l’épreuve de 1848. 

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