Depuis une dizaine d'années, le visage des droites radicales et de l'extrême-droite a changé. Désormais, les principales formations politiques d'extrême-droite ont pour dirigeante ou porte-parole des femmes.
Depuis une dizaine d'années, le visage des droites radicales et de l'extrême-droite a changé. Désormais, les principales formations politiques d'extrême-droite ont pour dirigeante ou porte-parole des femmes. Elles ont conquis un électorat féminin longtemps rétif à leur proposition politique et ont séduit de nouvelles générations de militantes. Cette observation commune à la plupart des pays européens trouve en France une expression singulière avec le militantisme de ces « Nouvelles femmes de droite », qui se distinguent de leurs aînées par leur sociologie, leurs modes d'action et une rhétorique réactionnaire revendiquant jusqu'aux termes mêmes du féminisme voire de l'écologie. Comment dès lors penser ces engagements de femmes de droite contre les féministes ? Quels concepts et méthodologies employer pour documenter ces transformations ? La conférence propose de réfléchir sur ces évolutions contemporaines à partir d'une enquête menée en France entre 2014 et 2021 auprès de groupes et de militantes engagées contre l'égalité de genre et désormais installées dans le champ politique.
Discutantes : Tamara Constantin et Marine Ehemann (CRAPUL)
Magali Della Sudda, Chargée de recherche CNRS en science politique au CED. Sa thèse sur la politisation en France et en Italie montre comment l’Église catholique a fait entrer les femmes conservatrices dans la civilisation électorale. L’ANR GENEREL (2011-2014), qu'elle a dirigée atteste du genre dans l’accès des femmes aux mandats municipaux. Spécialiste des mobilisations et du genre, elle coordonne l’enquête collective menée dès le 19 novembre 2018 auprès des Gilets jaunes (ANR GILETSJAUNES 2021-2024). Parmi ses publications, Les Nouvelles femmes de droite, éclaire le renouvellement du militantisme de femmes contre les féministes depuis la dernière décennie.