Descriptions, évaluations et prescriptions en économie : des promesses et des points aveugles
L'ouvrage répond au besoin de clarifier le rapport entre les approches descriptives, évaluatives et prescriptives en économie. Il s'efforce d'ouvrir un dialogue entre des écoles de pensée et des cadres théoriques multiples et divergents, qui traitent du rapport entre l'étude des faits, des normes et des valeurs. Il met particulièrement l'accent sur l'économie politique classique, l'école marxienne, l'école de Francfort, l'école autrichienne, l'école de Chicago, la théorie du choix rationnel, l'économie comportementale, l'économie expérimentale, l'économie du développement, l'économie du bien-être, la théorie du choix social et l'économie politique constitutionnelle.
La plupart des chapitres du volume suggèrent que l'économie, notamment ses courants mainstream, devrait accorder beaucoup plus d'attention à l'analyse des normes et des valeurs et à leur rôle dans la vie sociale. Alors que, selon certains chapitres, l'économie peut devenir une discipline plus normative sans abandonner la distinction positif/normatif, d'autres chapitres soutiennent que l'économie ne peut reconnaître son caractère intrinsèquement normatif sans renoncer à cette distinction. Ces désaccords montrent que même s'il est de plus en plus difficile d'adhérer aux définitions positivistes de l'économie, voire à une stricte séparation entre positif et normatif, la forme exacte que doit prendre une économie plus normative et moins à distance des valeurs reste une question ouverte.
Plusieurs chapitres de l'ouvrage montrent toutefois que la pratique de l'économie sur des bases plus normatives, au lieu de nuire à l'objectivité de la discipline, lui permet de devenir beaucoup plus réflexive et objective et lui permet de jouer un rôle plus constructif dans les débats politiques, économiques et sociaux les plus importants de notre époque.