Conférence de Félix Bühlmann (UNIL) dans le cadre du séminaire de recherche du Laccus
Pendant la plus grande partie du 20ème siècle, la propriété des principales entreprises suisses était particulièrement concentrée, le plus souvent entre les mains des familles fondatrices aux dépens des actionnaires minoritaires. Le système capitaliste suisse se distinguait ainsi par des liens de loyauté et d’engagement réciproque au détriment de logiques plus concurrentielles. Depuis les années 1990 la financiarisation a fortement transformé les structures de contrôle et, par conséquent, les relations de pouvoir au sein des entreprises suisses. Trois variantes du capitalisme financier en Suisse se dégagent: la variante actionnariale défendue par les adeptes de la valeur actionnariale, la variante patrimoniale dominée par des investisseurs institutionnels avec un style de contrôle passif, la variante étatique qui se distingue par le poids important des fonds souverains.