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Séminaire Conférence Société

Comment le néo-capitalisme nous fait penser. Une analyse phénoménologique

Dans le cadre des séminaires de recherche du laboratoire, le THEMA a le plaisir d'accueillir Monsieur Etienne Bimbenet de l'Université de Bordeaux

Publié le 09 févr. 2024
Lieu
Géopolis, 2152
Format
Présentiel

Le capitalisme néolibéralisé qui est le nôtre aujourd’hui se prête pour l’essentiel à une critique sociale, dénonçant la montée en puissance d’une domination économique aux effets sociaux de plus en plus dévastateurs. Pour autant, un autre type de critique est possible, de type psychologique. La question écologique de nos comportements, croissants ou décroissants, ou encore l’essor d’une industrie numérique capable d’infléchir en profondeur nos différents modes de vie, posent un ensemble de questions bien différentes de celle de l’injustice sociale ou de l’inégale répartition des ressources. On peut s’interroger sur la façon dont le néocapitalisme nous fait vivre, percevoir ou aimer comme nous le faisons : sur la manière dont il nous fait penser. 

Le concept marxiste d’idéologie se présente alors comme un outil conceptuel possible, au moment d’instruire une telle critique. L’idée que l’organisation capitaliste actuelle du travail, de la consommation ou de la spéculation doive nécessairement s’envelopper d’un vêtements d’idées capables d’euphémiser ou de travestir cette organisation pour mieux la légitimer, apparaît comme une bonne piste de travail. Mais c’est à condition de préciser. Nous verrons en effet que le concept d’idéologie 1. est aujourd’hui plus que jamais nécessaire, mais 2. à condition d’être soumis à un véritable travail de réélaboration théorique, visant en particulier à éviter une certaine naïveté à l’œuvre dans ses usages spontanés. Nous ne sommes pas « endoctrinés » par le système capitaliste, celui-ci ne s’immisce pas dans les esprits sous la forme d’une « propagande » abstraite et toute-puissante ; mérite en revanche toute notre attention une idéologie d’un autre type, matérielle plutôt qu’intellectuelle, une « infra-idéologie » (P. Macherey) qui nous fait implicitement consentir. Nous proposerons ici une analyse phénoménologique, nécessaire pensons-nous si nous voulons pouvoir accréditer la pertinence d’un tel concept, affiné, ou psychologiquement non-naïf, d’idéologie.

Biographie
Etienne Bimbenet (philosophe phénoménologue) professeur à l’Université Bordeaux-Montaigne, E.Bimbenet est phénoménologue mais aussi épistémologue des sciences sociales. Dans ses beaux livres  L’Animal que je ne suis plus (2011) et Le Complexe des trois singes. Essai sur l’animalité humaine (2017), Etienne Bimbenet relance avec brio l’enquête anthropologique sur la spécificité humaine. Dans ses ouvrages Après Merleau-Ponty. Études sur la fécondité d’une pensée (2011) et L’Invention du réalisme (2015), il réfléchit sur la nature de la perception, la forme de réalisme qu’elle requiert et la manière dont elle s’articule à l’attention conjointe ou disjointe qui nous incite à voir le monde sous différentes perspectives. C’est cette question du réalisme et de l’expérience du monde tel qu’il est ou devrait être qui l’a conduit à réfléchir récemment sur le concept d’idéologie, appréhendé moins comme un discours que comme une expérience que les sciences humaines ont pour tâche de déployer.


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