L'historien de l'environnement Fabien Locher présentera son dernier ouvrage, "Les révoltes du ciel", en s'appuyant sur les images qui ont permis l'écriture de cette histoire du changement climatique.
Fabien Locher est historien, chercheur au CNRS, il a codirigé récemment les volumes Posséder la nature. Environnement et propriété dans l'histoire (avec F. Graber) et Crash Testing Property : How Disasters Reshape and Reveal Property Institutions (avec M. Elie). L'ouvrage présenté a été écrit avec l'historien Jean-Baptiste Fressoz.
Pour cette conférence, Fabien Locher se prêtera au jeu de la discussion avec l'histoire de l'art et des images.
Présentation de l'ouvrage : Jean-Baptiste Fressoz, Fabien Locher, Les révoltes du ciel. Une histoire du changement climatique (XVe-XIXe siècle), Paris, Seuil, 2020.
De l'aube de l'époque moderne au milieu du XXe siècle, les sociétés occidentales ont débattu du changement climatique, de ses causes et de ses effets sur les équilibres écologiques, sociaux, politiques. On ne se préoccupait alors ni de CO2 ni d'effet de serre. On pensait par contre que couper les forêts et transformer la planète modifieraient les pluies, les températures, les saisons. Cette question fut posée partout où l'histoire avançait à grands pas : par les Conquistadors au Nouveau Monde, par les révolutionnaires de 1789, par les savants et les tribuns politiques du XIXe siècle, par les impérialistes européens en Asie et en Afrique jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Cette enquête magistrale raconte pour la première fois les angoisses et les espoirs de sociétés qui, soumises aux aléas du ciel, pensent et anticipent les changements climatiques. Elle montre que la transformation du climat fût au coeur de débats fondamentaux sur la colonisation, Dieu, l'Etat, la nature et le capitalisme et que de ces batailles ont émergé certains concepts-clés des politiques et des sciences environnementales contemporaines. Si, pendant un bref laps de temps, l'industrie et la science nous ont inculqué l'illusion rassurante d'un climat impassible, il nous faut, à l'heure du réchauffement global, affronter de nouveau les révoltes du ciel.