Rencontre avec Olivier Mannoni
Grand traducteur de l’allemand, Olivier Mannoni a dédié une partie de son œuvre à l’histoire : l’histoire comme sujet d’étude, comme matière romanesque, mais aussi comme période temporelle dont sont issus certains des textes qu’il a traduits. Au point de devenir spécialiste de l’un des moments les plus sombres et dangereux de l’histoire : le nazisme. On lui doit la traduction du Journal de Goebbels, et le terrible La Médecine nazie et ses victimes d’Ernst Klee. Entre 2011 et 2021, il s’est attelé, au sein d’une équipe scientifique et éditoriale exigeante, à la publication de Historiciser le mal, une édition critique de Mein Kampf. Une expérience d’embourbement et de lutte avec un texte fumeux, confus, haineux, dont il a tiré l’essai Traduire Hitler, qui a paru dans la collection 'Contreverses' des éditions Héloïse d’Ormesson. Dans Coulée brune, chez le même éditeur, Olivier Mannoni poursuit sa réflexion sur les discours du pouvoir et la perversion du langage en s’attachant à notre présent.
Dans le cadre du Masterkolloquium de la section d’allemand « Sprache und Politik ». Conférence en français.
Né en 1960, Olivier Mannoni est traducteur d’allemand. Traducteur de plus de deux cent titres, de Freud et Zweig à Martin Suter, en passant par Fatma Aydemir et Milena Michiko Flasar, il est aussi critique littéraire et biographe. Récipiendaire du prix Eugen-Helmlé, il a fondé l’École de traduction littéraire en partenariat avec le CNL et a présidé l’ATLF (L’Association des traducteurs littéraires de France).