Conférencière : Frédérique Biville (Professeure émérite à l'Université Lumière - Lyon 2. Philologue, linguiste et historienne de la langue latine)
Illustration : William H. Buckler Collection, JHAM Buckler 1–9, 11–35 © Johns Hopkins Archeological Museum, avec son aimable autorisation
L’archéologie a livré de nombreuses « trousses » renfermant des instruments médicaux métalliques, en nombre variable (scalpels, sondes, pinces, crochets, aiguilles…) et déclinés en différentes formes et tailles, ainsi que des collections plus importantes comportant des ventouses, des mortiers, et parfois même des instruments sophistiqués, comme le spéculum gynécologique de la Maison du Chirurgien à Pompéi. Ces découvertes spectaculaires, qui donnent à voir et à manipuler d’authentiques objets romains, ne doivent toutefois pas occulter la richesse documentaire qu’apportent les textes latins sur l’ensemble de la pratique médicale romaine, qu’elle soit affaire de spécialistes ou qu’elle s’inscrive dans la réalité du quotidien. Les textes montrent le rôle fondamental de la main et la diversité du matériel utilisé, dans les techniques d’intervention, dans l’équipement et le soin, et dans la préparation et l’administration des remèdes. Ils mettent des noms sur les objets, ils en décrivent la nature et les fonctionnalités, spécifiques, polyvalentes ou complémentaires. Ils nous renseignent surtout, grâce à un lexique verbal spécialisé, sur les gestes associés aux instruments dénommés, qu’ils permettent ainsi de mieux cerner.