Lorsque la robotique fait partie active de la mise en scène : les androïdes en situation de jeu

AbstractLa question du robot s'impose de plus en plus dans le spectacle vivant qui intègre le dispositif technologique. Les solutions robotiques y apparaissent sous de multiples facettes et de réponses esthétiques : une marionnette électronique (Marcel.lí Antúnez Roca), un exosquelette (Julie Wilson-Bokowiec), un bras robotique (Aurélien Bory) ou encore un robot anthropomorphe (Oriza Hirata). Ce dernier peut être alors intégré d'une manière différente et faire partie de la scénographie, du dispositif, ou exercer une fonction performative, en se rapprochant de plus en plus du comédien et de son jeu. Il peut accompagner l'interprète sur le plateau, comme nous le verrons dans le travail scénique de Hirata ou encore être le seul acteur dans l'espace désigné comme l'aire de jeu. Ce dernier cas de figure est exploré par une activité artistique nommé le théâtre robotique, exercé par Chico MacMurtrie et son collectif Amorphic Robot Works ou encore par un tout jeune Clément-Marie Mathieu et sa plateforme Thé-Ro, par exemple. Les androïdes du professeur Hiroshi Ishiguro présentent un cas de figure particulièrement intéressant de par leur ressemblance humaine et leur haute performance technologique, mais surtout de par leur intégration au processus de création théâtral. Certains font l'objet d'un projet Android-Human Theatre, conçu par Oriza Hirata, projet qui vise à les placer dans une situation de jeu aux côtés de comédiens professionnels.BiographieIzabella Pluta est titulaire d'une thèse de doctorat en lettres, critique de théâtre et traductrice. Actuellement, elle est chercheuse associée au Laboratoire de cultures et humanités digitales (Université de Lausanne) et à l'EA 4160 Passages XX-XXI (Université Lyon 2) et responsable de Theatre in Progress, plateforme suisse de recherche et de création. De mars 2013 à janvier 2014, elle a bénéficié d'une bourse pour chercheurs avancés Fernand Braudel IFER - Marie Curie Fellowships à l'Université Lyon 2 et à l'ENSATT, et a collaboré précédemment avec la Manufacture - Haute école de théâtre de Suisse romande (2008-2012). Elle est l'auteur de l'ouvrage L'Acteur et l'intermédialité (L'Age d'homme, 2011) et a codirigé avec M. Losco-Lena le numéro de Ligeia, consacré au laboratoire théâtral et à la recherche-création technologique (janvier-juin 2015). Elle dirige également des projets artistiques et scientifiques (colloque international Le metteur en scène et ses doubles, 2012, journée d'études dédiée au metteur en scène et ingénieur, 2014, p.ex.), et vient d'achever un ouvrage collectif Créer et transmettre d'après K. Lupa. Elle prépare actuellement un livre sur la mise en scène (en collaboration avec G. Girot) et une anthologie des manifestes Scène numérique et expérimentation.Le séminaire "Pratiques des Humanités digitales"Organisé dans le cadre du programme de spécialisation en Humanités digitales et soutenu par le Laboratoire de cultures et humanités digitales de l'Université de Lausanne (LaDHUL), ce séminaire de recherche bimensuel ouvert à toute la communauté universitaire vise à illustrer la richesse et la diversité de ce qui se pratique dans ce domaine sur le campus lausannois et au-delà. Chaque contribution dévoilera une facette de ce que représentent les Humanités digitales dans les pratiques d'enseignants et de chercheurs ancrés dans des disciplines de Lettres et SHS ou de sciences et technologies de l'information.