Loin d’advenir avec l’électronique et la robotique, l’automatisme se déploie à une grande échelle dès le xixe siècle, à travers des machines prenant à leur compte les tâches laborieuses de l’humain, mais allant aussi jusqu’à reproduire trait pour trait le vivant à des fins de divertissement.
Organisé par le Centre des Sciences historiques de la culture de l’UNIL et le projet Labex Arts-H2H « Les Arts trompeurs. Machines, magie, médias », ce colloque souhaite faire ressurgir les formes multiples, réalisées ou imaginaires, que prend la figure de l’automate autour de 1900, en tant qu’elle cristallise les interrogations d’un monde du spectacle – théâtre, danse, music-hall, magie, cinéma – en pleine mutation technique et esthétique. Son ambition est de cerner les manifestations d’une autre performativité, celle des automates comme machines à simulacres auxquelles sont affiliés le phonographe puis le cinématographe, dans des cultures du spectacle réputées basées sur la coprésence des acteurs et des spectateurs. Aussi appelle-t-il une réflexion interdisciplinaire situant l’automate dans la pluralité des dispositifs où il apparaît autour de 1900 comme dans les discours littéraires, techniques et scientifiques qu’il motive. Le terme d’« outre-humain » – emprunté à Villiers de l’Isle-Adam – nous convie précisément à une étude des techniques de simulation de la vie qui soit couplée à une exploration des imaginaires de l’automate déployés à partir ou autour d’elles.
Ce colloque réunira du 2 au 4 novembre à l’UNIL des spécialistes d’histoire des techniques, de littérature, de théâtre, de cinéma et des cultures numériques, mais il donnera aussi la parole à des artistes, magiciens et créateurs d’automates.
En partenariat avec la Cinémathèque suisse, une séance de projection sur le thème de l’automatisme aura lieu à la Cinémathèque suisse le 3 novembre à 21h.