Comment le tourisme alpin peut-il se réinventer ? Tirer les leçons du passé pour préparer l'avenir.

L’événement sera diffusé en live sur le lien suivant dès 17h: https://rec.unil.ch/permalink/l1261b24682b393roj7x/ 

L’événement sera précédé d’une mise en contexte historique réalisée par l’historien Dr. Cédric Humair dont les principaux éléments développés sont résumés ci-dessous :

Le tourisme et le sport sont deux activités de loisirs qui gagnent en importance et en intensité au sein des sociétés européennes dès le milieu du 19e siècle. Trop longtemps, les historiographies du tourisme et du sport ont considéré les deux phénomènes sociaux de manière séparée, négligeant les importantes synergies qui influencent réciproquement leur développement. Cette contribution aura pour objectif de synthétiser les avancées réalisées depuis quelques années dans la compréhension de ces relations tout en mettant la focale sur les enjeux économiques qui les sous-tendent. D'une part, il s'agira de problématiser le rôle que le sport a joué dans la «success story» du secteur touristique suisse : amélioration de l'offre, afflux de nouveaux touristes, meilleure rentabilisation des infrastructures, expansion géographique de la mise en tourisme, sans oublier la contribution publicitaire aux régions touristiques. D'autre part, il s'agira de montrer que l'intérêt des acteurs individuels et collectifs du tourisme au développement des activités sportives s'est traduit par des contributions multiples à leur diffusion sociale et géographique : transfert des pratiques, promotion et financement de clubs et d'infrastructures ou encore organisation et médiatisation de manifestations sportives. 

Après cette introduction historique, il sera question de s’interroger quant aux problématiques et aux enjeux actuels qui entourent les activités touristiques dans les Alpes.

Il y a près de trente ans, se déroulait à Sion un colloque scientifique organisé par l’Institut universitaire Kurt Bösch, dont l’objectif était alors de mener une réflexion sur « le devenir touristique des Alpes ». Si le compte rendu de cet événement ne fait jamais allusion aux changements climatiques, un besoin de diversification du tourisme est clairement exprimé, que ce soit au niveau de la saisonnalité ou au niveau des activités touristiques proposées, le « tout ski » étant révolu. Trois décennies plus tard, force est de constater que s’il y a eu une certaine diversification de l’activité touristique dans les Alpes, notamment par le développement de nouvelles offres et la création de ressources patrimoniales, la saison la plus importante reste tout de même l’hiver. Il apparaît en effet que le chiffre d’affaire des stations est plus important en période hivernale qu’en période estivale, même si l’écart entre le nombre de nuitées pour chacune de ces saisons tend à se réduire depuis quelques années.

Face aux enjeux climatiques, les stations de basse altitude sont les premières touchées. Certaines ont d’ores et déjà fermé leurs remontées mécaniques (Château d’Oex), d’autres investissent dans les infrastructures et l’enneigement artificiel (projet Alpes vaudoises 2020) afin de maintenir voire développer leur offre de ski.

Les intervenants et intervenantes de la table-ronde seront amenés à se questionner sur les enjeux futurs de l’activité touristique alpine. Faut-il renforcer et pérenniser les activités hivernales – économiquement plus profitables – ou davantage réorienter les stations vers une diversification de l’offre estivale ? Est-ce que l’avenir du tourisme alpin passe par le développement de nouvelles infrastructures ? Comment concilier aménagement du territoire, diversification de l’offre, développement économique et protection de la nature ? Finalement, quelle est la place des activités sportives dans le tourisme alpin de demain ?