Comment les théoriciennes féministe-marxistes ont-elle conceptualisé le travail domestique dans la décennie 1970, durant laquelle se déploie la campagne internationale du salaire au travail ménager ? Comment les questions soulevées par le Domestic Labour Debate se sont-elles prolongées aujourd'hui ? Cette conférence retrace les évolutions de la pensée féministe-marxiste autour du travail domestique, aujourd'hui renouvelée par les théories de la reproduction sociale.
En plaçant au centre de leur analyse la reproduction de la force de travail et l’étude de ses différentes modalités, les théories de la reproduction sociale développée par les autrices féministes-marxistes étudient différentes configuations de domination et mettent en lumière non seulement l'articulation du genre et de la classe, mais également les dynamiques de racialisation. En prenant en compte les processus historiques (particulièrement la colonisation et l’esclavage lus à travers le prisme de l’accumulation primitive), et aujourd’hui les migrations Sud/Nord, elles offrent des réflexions nouvelles pour penser les reconfigurations du secteur du care.
Charlène Calderaro est doctorante au Centre en Études Genre (CEG) de l'Université de Lausanne. Dans le cadre de sa thèse, elle analyse les politiques publiques de pénalisation du harcèlement de rue en France et au Royaume-Uni, avec une attention particulière portée à la racialisation du sexisme et à la réappropriation de cette cause par des militant·e·s d'extrême-droite. Elle s'intéresse également, en parallèle, aux théories féministe-marxistes du travail domestique et reproductif.