LES HEURES DE JEANNE DE SAVOIE : UNE COMMANDE DE BLANCHE DE BOURGOGNE À JEAN PUCELLE ET AU MAÎTRE DU CÉRÉMONIAL DE GAND

Directrice de thèse :

Serena Romano Gosetti di Stormeck, Professeure honoraire, Faculté des lettres, UNIL

Membres du jury :

Frédéric Elsig, Professeur, Université de Genève

Dominique Vanwijnsberghe, Dr., Institut royal du Patrimoine artistique à Bruxelles, Belgique

Michele Tomasi, Professeur, Faculté des lettres, UNIL

La séance est publique. 

Notice bio-bibliographique

Avant d’entamer son parcours en Lettres à Lausanne, Nathalie Roman a suivi un cursus universitaire très différent : diplôme de l’Institut d’Études Politiques de Strasbourg et licence en droit. Elle poursuit sa carrière en France et exerce, après l’École Nationale de la Santé Publique, les fonctions de directrice-adjointe d’hôpital pendant une dizaine d’années à Paris et à Lille. En 2002, à l’occasion d’une mutation de son conjoint, elle rejoint la Suisse et s’inscrit à l’Université de Lausanne quelques mois après son arrivée. Son intérêt pour l’histoire de l’art, qu’elle a déjà cultivé par des cours en auditrice libre aux conférences de l’École du Louvre, va devenir un domaine qui va la passionner au point de changer d’orientation.

Elle finalise un Master en lettres avec un mémoire – De blanc pourctrait de noir » : itinéraire du goût pour la grisaille sur soie dans la France de la fin du Moyen Âge – qui l’amène à s’interroger tant sur les aspects techniques de ces œuvres singulières que sur la recherche des œuvres disparues par l’exploitation des inventaires. Elle rencontre aussi l’art de Jean Pucelle qui marquera ses recherches futures.

Après son Master, elle a l’occasion de vivre en Égypte et de travailler à l’Université Américaine du Caire. Elle enseigne l’histoire de l’art – de l’antiquité à la fin du XIXe siècle – au sein du Département des Arts pendant trois ans.

A son retour d’Égypte, elle va débuter cette thèse qu’elle va mener parallèlement à ses emplois : cours à l’Université Populaire, guide-conférencière au Musée Jenisch. Elle enseigne aussi l’art médiéval à l’Université de Lausanne et de Neuchâtel pendant trois ans. Elle est une enseignante engagée pour ses étudiants organisant notamment plusieurs visites muséales pour partager son enthousiasme pour les œuvres. Un mandat pour le château de Chillon en 2019 l’amène aussi à s’intéresser à la curation d’exposition. Elle est co-commissaire d’une exposition consacrée aux Femmes de la Maison de Savoie, qui ne verra pas le jour à cause de la Covid mais le livre est paru. Certains d’entre vous connaissent probablement Nathalie Roman en tant que coordinatrice du programme doctoral en Études Médiévales de la Conférence Universitaire de Suisse Occidentale qu’elle anime depuis 2017. Actuellement elle assure aussi un mandat de collaboration scientifique pour l’Institut Arthur Piaget, institut privé voué à l’histoire, et intervient comme guide-conférencière à la Fondation de l’Hermitage. Ses opportunités professionnelles lui ont permis de se pencher autant sur l’art médiéval que sur Claude Mellan ou Nicolas de Staël.

Ses publications scientifiques sont nombreuses. Elles portent sur l’exploitation des inventaires « La place des soies monochromes dans les arts autour de 1400 », l’enluminure « Collaborations artistiques et leadership : le cas du Bréviaire de Blanche de France », « Nouvelle proposition pour Jean Pucelle : un artiste abouti dès 1318 », la commande féminine : « Savoie, France, Milan : les choix artistiques de Blanche de Savoie », « ‘ Patron or matron ? ‘ : Femmes aristocrates et commande de manuscrits au Moyen Âge ».

Un second axe majeur de ses recherches est dédié aux questions historiographiques : au travers de la figure de l’historien d’art Paul Durrieu elle a exploré plusieurs thématiques dont la place de l’histoire de l’art au sein des sciences historiques et le fonctionnement du marché de l’art des manuscrits : « Paul Durrieu (1855-1925), l’œil d’un historien. La leçon de méthode à Émile Mâle » ; « Paul Durrieu (1855–1925): Art Collecting and Scholarly Expertise ».