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Séminaire Recherche Sociologie Société Capitalisme

Capital et travail dans les chaînes mondiales de valeur. Stratégies de profit et conditions de travail dans l'industrie suisse des machines.

Dans le cadre de son cycles de conférences, le LACCUS reçoit Aris Martinelli de la HES-SO et HETSL

Published on 06 Nov 2024
Place
Géopolis, 2218
Format
On site

Les récents bouleversements dans l’économie mondiale causés par des phénomènes variés - Covid-19, guerres, accidents des porte-conteneurs dans les principales routes commerciales, etc. - ont à la fois montré la centralité des chaînes mondiales de valeur (CMV) comme organisation productive, et interrogé leur rôle dans le développement économique et social. Les discours autour de la « résilience » des CMV occupent les réflexions des gouvernements qui voient dans celles-ci un vecteur de développement permettant d’élever les compétences, la valeur ajoutée de la production et les profits et, de surcroît, de favoriser la croissance et le bien-être des travailleur·euse·s. Cette vision d’une « mondialisation heureuse » promue entre autres par toute une littérature managériale est cependant de plus en plus contestée par des mouvements sociaux, et par une littérature critique. Tous deux ciblent les stratégies de firmes leaders dans les CMV, basées sur la recherche d’une main-d’œuvre précaire et à bas coût.

Cependant, ces études se focalisent sur les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre dans les pays du Sud ou sur une seule composante des CMV, le capital ou le travail, laissant ainsi entendre que ces effets sont des « dérives » du système plutôt que le résultat de son fonctionnement intrinsèque. À l’appui des principaux résultats issus de l’ouvrage Le capital et le travail dans les chaînes mondiales de valeur (Ed. Alphil, 2022), cette conférence aborde cette lacune en étudiant l’effet des CMV sur les firmes et les travailleur·euse·s de l’industrie en Suisse. Sur la base d’une recherche sur deux firmes leaders suisses et des sous-traitants, des syndicats et des associations patronales, cette analyse met en évidence une dynamique de double divergence par rapport aux effets étudiés dans la littérature et mis en avant dans les discours politiques : la participation aux CMV implique tout autant une détérioration de la performance des firmes subordonnées, de l’emploi et du travail. Les mécanismes sous-jacents à cette dynamique à l’œuvre dans l’un des pays les plus internationalisés au monde seront exposés et des pistes de développement de CMV au service du travail seront discutées.

Auteur de Le capital et le travail dans les chaînes mondiales de valeur (Ed. Alphil 2022), Aris Martinelli est enseignant-chercheur à la Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) et la Haute école de travail social Lausanne (HETSL). Ses travaux portent sur la mondialisation économique, les restructurations d’entreprise et les conditions d’emploi et de travail et s’appuient sur des recherches de terrain dans différents secteurs de l’économie suisse tels que l’industrie, la grande distribution, la logistique, etc.


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