Dans le cadre du séminaire des humanités environnementales
Alors que l’usage francophone de la notion la réduit souvent à un synonyme de « transhumanisme radical » (projets d’anthropotechnie menaçant de causer des ruptures d’essence, de valeurs et d’histoire), la notion anglophone de ‘posthumanism’ s’est progressivement stabilisée, jusqu’à permettre une définition conceptuelle à la fois précise et englobante. Elle qualifie alors des discours qui partagent une vision systémique, plastique et plus qu’humaine de la nature, sans exclusion des réalités modifiées et des processus techniques. Parmi d’autres dynamiques de la modernité tardive, les sciences et les techniques ont cessé d’être des preuves de l’exception humaine pour dissoudre cette dernière. À partir de là, des divergences profondes d’approche, d’idéaux et de futurs cosmopolitiques opposent des veines technoprogressistes, critiques, et spéculatives de discours posthumanistes.
Docteur en Philosophie (UNIL) aussi formé en sciences sociales (Strasbourg) et théologie (Édimbourg), Gérald Sinclair étudie les changements de représentation du monde et de valeurs en lien avec les sciences et les techniques. Sa thèse de doctorat propose une définition conceptuelle des discours « posthumanistes » pour mieux les situer, les déconstruire ou les renouveler. Ses travaux récents portent notamment sur les notions de « technosphère », de « décentrement » ou de « déchet », ou encore sur les conditions du sens après la fin de l’exception humaine et du fixisme.
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