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Conférence Sur le campus Enseignement et Formation Société Histoire

Le rôle des émotions en politique internationale

Conférence du Dr. Yoan Ariffin, organisée dans le cadre du cycle de conférences publiques du programme Sciences au Carré: Les paradoxes de l'émotion. Organisation: Delphine Preissmann

Publié le 10 oct. 2016
Lieu
Amphimax UNIL - Sorge, 412
Format
Présentiel
La prise en compte des émotions dans l'étude politologique des relations internationales fait périodiquement l'objet d'appels, mais reste assez largement inexplorée. Il y a plusieurs raisons à cela. Le réflexe paradigmatique de tenir à distance le psychologique en constitue une. Le rationalisme méthodologique en constitue une autre : dès lors que l'émotionnel est associé à l'« irrationnel », on suppose qu'il échappe aux logiques du calcul rationnel que recouvre la notion d'intérêt dont on connaît la place centrale qu'elle occupe en science politique pour rendre compte du comportement des acteurs. A ces motifs épistémologiques d'exclusion des facteurs affectifs dans l'analyse des phénomènes politiques internationaux s'ajoutent d'autres considérants, d'ordre méthodologique. Penser l'émotionnel en politique soulève en effet des difficultés pratiques évidentes. Qu'est-ce, d'abord, que cette chose désignée par autant de termes imprécis, comme passion, sentiment ou affect ? Quel statut lui accorder dans l'étude des phénomènes politiques ? S'agit-il d'y voir un facteur causal susceptible d'expliquer le comportement des acteurs ? Ou, plus modestement, un mobile - ou facteur contribuant - permettant d'interpréter les actions des sujets au regard des significations affectives que ceux-ci leur confèrent ? Dans les deux cas, cependant, les preuves empiriques s'avèrent problématiques, surtout dans la sphère des relations internationales où l'observation participante ne peut être pratiquée pour analyser le comportement des acteurs significatifs que sont les décideurs. A l'inaccessibilité du terrain s'ajoute la fiabilité problématique des sources potentiellement disponibles, comme les mémoires ou les témoignages, dont on ne peut préjuger de l'absolue sincérité, ni d'ailleurs de ce que les affects énoncés a posteriori par les sujets aient été en définitive plus déterminants que d'autres motivations. Une autre difficulté vient de ce que les relations internationales mettent en jeu des acteurs collectifs, singulièrement des Etats qui, pour les pays membres de l'OCDE, renvoient à un gouvernement, un parlement, des partis, des groupes de pression, des associations diverses, etc. Dans ces Etats, que l'on sait prépondérants sur la scène internationale, le processus décisionnel ne saurait se réduire à la figure du chef d'Etat, qui occupe une place, certes stratégique, dans des structures toutefois d'une grande complexité où sa marge de manoeuvre peut être contrariée à des titres divers. Quelle place accorder à l'émotionnel dans des systèmes politiques de ce type ? Cette conférence propose une série de pistes susceptibles de lever ces difficultés et évaluer la part jouée par l'émotionnel dans des processus internationaux de conflits et de coopération.

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