- 9h30-11h30 - Géopolis 2129
Conférence et discussion avec Natalie DEPRAZ (philosophe, Université de Rouen) intitulée «De la phénoménologie à la micro-phénoménologie».
Modération : Gérald Hess (Philosophe, Université de Lausanne)
On peut définir cette approche phénoménologique récente comme une discipline de description et d’analyse des vécus spécifiés d’un sujet singulier. Elle emprunte à la phénoménologie husserlienne une visée de retour aux choses elles-mêmes et à leur description, mais elle s’en sépare en se donnant pour tâche de décrire un vécu singulier expérimenté hic et nunc par un sujet donné. En ce sens, elle a une visée empirique qui peut sembler entrer en contradiction avec la visée transcendantale de la phénoménologie du fondateur.
Dans cette conférence, à partir d’un exemple situé de travail micro-phénoménologique de description et d’analyse de la surprise et des émotions plus largement, je m’attacherai à montrer l’intérêt et la fécondité de cette approche, et dans quelle mesure elle peut contribuer à enrichir et à ré-interroger la phénoménologie elle-même.
Natalie DEPRAZ est Professeure de Philosophie contemporaine, Philosophie allemande et Phénoménologie à l’Université de Rouen-Normandie (ERIAC) et membre Universitaire des Archives-Husserl (UMR), ENS-CNRS, Paris.
Dernières publications:
Attention et vigilance. A la croisée de la phénoménologie et des sciences cognitives Paris PUF Epiméthée 2014
La surprise à l’épreuve des langues, éd, Paris, Hermann, 2015.
La surprise. Numéro spécial, Alter, revue de phénoménologie (sous la resp.), Paris, Alter, 2016.
La vigilance, Numéro spécial, Intellectica (sous la dit.), Compiègne, 2017.
- 13h30-17h00 - Géopolis 3799
Atelier doctoral
Modération : Gérald Hess (Philosophe, Université de Lausanne)
Si la phénoménologie permet un «retour aux choses mêmes» (Husserl) dans la description de la manière dont nous sommes mis en présence avec le monde et son apparition phénoménale à la conscience, elle offre également une critique de la philosophie du 19ème siècle (idéalisme allemand, empirisme et positivisme) et plus largement des sciences modernes, où l’objectivation et l’abstraction annihilent les dimensions expérientielles de la connaissance.
L’approche phénoménologique propose à la fois une réflexion philosophique et une méthode où la relation sujet/objet est alors recomposée à partir de la notion d’expérience. Désormais mobilisée par l’ensemble des sciences humaines et sociales, cette approche et ses caractéristiques, ses présupposés, ses enjeux et ses limites, sont mis à l’épreuve des épistémologies propres aux disciplines qui la mobilisent.
Ainsi, les questions que soulève ce séminaire doctoral sont d’une part, comment les chercheuses/chercheurs opèrent une réappropriation de la méthode phénoménologique dans leur champ de recherche respectif ?, et d’autre part comment cette démarche les amène à repenser à l’intérieur de leur ancrage disciplinaire la relation à leur objet de recherche et plus largement leurs présupposés épistémologiques ?
Leila Chakroun : «Apports et limites de la phénoménologie à l’étude de la permaculture»
Diane Linder : «Esthétique environnementale et expérience phénoménologique de la nature»
Ellina Mourtazina : «Silence, on communique! : une phénoménologie pour appréhender le silence
Silvia Wojczewski : «Faire partie d’un life-world : l’observation participative est-elle une méthode phénoménologique ?»
Entrée libre sur inscription auprès de : silvia.wojczewski@unil.ch