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Conférence de Jean-Pierre Chevrot

« Interfaces de la sociolinguistique : Sciences cognitives et données massives »

Publié le 11 oct. 2018
Lieu
Anthropole, 3128
Format
Présentiel

Résumé :

La sociolinguistique explore depuis cinquante ans les interactions entre langage et société. Intrinsèquement interdisciplinaire, elle entretient depuis sa fondation des relations avec d’autres domaines des sciences sociales, tels que l’anthropologie, la dialectologie et la sociologie. Depuis une décennie, certains domaines de la sociolinguistique se sont rapprochés de disciplines plus éloignées du cadre épistémologique initial du domaine (Chevrot & Nardy,, 2018). Cette nouvelle entreprise interdisciplinaire concerne d’abord plusieurs sous-domaines des sciences cognitives, tels que les neurosciences, l’acquisition du langage et la psycholinguistique, qui sont plus ou moins enracinés dans les sciences de la vie (Chevrot, Drager & Foulkes, sous press). Ce premier type de collaboration sera illustré par des études sur l'acquisition de variables sociolinguistiques chez les enfants. Parce que ces études considèrent à la fois l'acquisition de formes linguistiques et l'acquisition de leurs valeurs socio-indexicales, elles empruntent leur cadre théorique à la psycholinguistique et à la sociolinguistique (Chevrot & Foulkes, 2013; De Vogelaer & Katerbow, 2017). 

Le second type de collaboration sera documenté par des études du domaine naissant de la sociolinguistique computationnelle (Nguyen et al., 2017). Dans le cadre des sciences sociales computationnelles (Lazer et al., 2009), ces travaux résultent de notre capacité nouvelle à collecter et à analyser de grandes quantités de données provenant de l’utilisation de capteurs (capteurs de proximité, enregistreurs audio portables, etc.) ou de la communication numérique (enregistrement en temps réel et non supervisée des traces numériques laissées sur la blogosphère, les médias sociaux, les services peer-to-peer, etc.). Nous illustrerons ces travaux par des résultats sur l'utilisation, sur Twitter, d'une variable sociolinguistique bien connue du français - la suppression facultative du «ne» négatif préverbal (Levy Abitbol et al., 2018).

La conclusion mettra l'accent sur deux points. Premièrement, une voie de recherche très prometteuse consiste à combiner ces deux types de collaboration. C'est le cas du projet DyLNet (Dynamique du langage, apprentissage linguistique et sociabilité au préscolaire: avantages des capteurs de proximité sans fil pour la collecte de données massives) (Nardy et al., 2016) qui aborde des problèmes de psycholinguiste et de sociolinguistique à l'aide d'outils empiriques permettant le recueil non supervisé de données sociales et linguistiques. Deuxièmement, nous défendrons l’idée que, quels que soient les risques pour l’autonomie des sciences du langage, ces liens interdisciplinaires placent la sociolinguistique dans une position stratégique pour intégrer les aspects linguistiques, sociaux et cognitifs du langage aux niveaux individuel et collectif.

 

Vous êtes toutes et tous cordialement invité·e·s à cette conférence et nous espérons avoir le plaisir de vous revoir nombreuses et nombreux à cette occasion !


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