Images  éco‑responsables

La compression des images réduit le poids des pages et leur chargement.

En savoir plus

Rechercher dans
Colloque Recherche Société

A la frontière des catégories : intermédiaires et/ou personnels de renfort ?

Cette journée est organisée avec le LACCUS, Laboratoire capitalisme, culture et sociétés de l’UNIL dans le cadre du projet FNS « Consacrer les talents : enquête sur les arts de la scène »

Publié le 24 oct. 2019
Lieu
Géopolis, 2218
Format
Présentiel

De nombreuses recherches portant sur les champs artistiques ont investigué les carrières des artistes (Becker, 1988 ; Bourdieu, 1992 ; Menger, 1997 ; Perrenoud, 2007 ; Sorignet, 2012) et participé ainsi à mettre en lumière les différents rôles composant les “chaînes de coopérations” de ces univers. Ces résultats, associés à la progressive professionnalisation des métiers assurant les appariements entre “les artistes et leurs employeurs” (Lizé et al, 2011 : 13 ; Dubois, 2013), ont favorisé l’émergence d’un intérêt sociologique spécifique aux “intermédiaires culturels” (Lizé et al., 2014).

Cette catégorie permet de questionner celle, plus large, de personnel de renfort, qui cible les acteur-ice-s dédié-e-s à des tâches considérées comme secondaires dans les chaînes de coopération que sont les mondes de l’art et englobe les intermédiaires. De récents travaux d’historiens (Noiriel, 2009, Glas, 2015) ont montré comment en France les metteurs en scène et les programmateurs ont progressivement occupé les trois fonctions clés de production, prescription et diffusion, (Becker, Ibid) qui feront d’eux les interlocuteur-ice-s principaux-ales et dominant-e-s du champ théâtral dès les années 1970. Ils et elles jouent dans le champ artistique un rôle de sélection, de reconnaissance et de consécration. Leur rôle dans l’évaluation des productions esthétiques, bien que résultant de l’enchaînement d’actions collectives et individuelles spécifiques, est incarné dans la figure du programmateur (Dutheil-Pessin et Ribac,
2016). Ce rôle de gate-keepers (Mauger, 2006) participe à leur donner une influence décisive dans le processus d’élaboration des oeuvres d’art et pose la question des modalités d’interaction et de domination entre artistes et intermédiaires.

Il semble alors légitime de les comparer aux autres métiers menant des activités de renfort dans les mondes de l’art, pour questionner la congruence de ces deux catégories. Plus précisément, il s’agira d’interroger ces deux catégories au prisme de leurs caractéristiques communes et divergentes. Pour ce faire, une attention particulière sera donné d’une part aux propriétés respectives de ces différents métiers, c’est-à-dire à leurs positions dans la chaîne de coopération, leurs conditions de travail (ie régimes d’emploi, risques de santé, conditions de
vieillissement) et la division sexuée dans ces métiers. D’autre part, il sera également question de comparer les caractéristiques sociales des occupant-e-s de ces différents postes. Une sociologie des intermédiaires culturel-le-s que sont les programmateur-ice-s et administrateurice-s permet d’éclairer leur(s) rôle(s) dans le processus de construction des classements esthétiques légitimes et les luttes de pouvoir qui lui sont associées. La comparaison avec d’autres métiers considérés comme personnels de renfort éclaire les mécanismes de pouvoir à l’oeuvre chez les intermédiaires culturel-le-s et, ainsi, analyse les hiérarchies qui structurent le monde du spectacle vivant.


Intervenante(s), Intervenant(s)

Organisation

Liens et documents utiles

Voir plus d'événements