Conférence virtuelle : Qui sont ces hommes et ces femmes qui continuent d’habiter dans les campagnes en déclin ?
Qui sont ces hommes et ces femmes qui continuent d’habiter dans les campagnes en déclin ? Certains y fantasment le « vrai » peuple de la « France oubliée », d’autres y projettent leur dégoût des prétendus « beaufs » racistes et ignorants. Mais « ceux qui restent » se préoccupent peu de ces clichés éculés. Comment vit-on réellement dans des zones dont on ne parle d’ordinaire que pour leur vote Rassemblement national ou, plus récemment, à l’occasion du mouvement des Gilets jaunes ?
Parmi les nouvelles générations, ils sont nombreux à rejoindre les villes pour les études, puis il y a ceux qui restent, souvent parce qu’ils n’ont pas les ressources nécessaires pour partir. Ceux-là tiennent néanmoins à ce mode de vie rural et populaire dans lequel « tout le monde se connaît » et où ils peuvent être socialement reconnus. Comment perçoivent-ils alors la société qui les entoure ? À qui se sentent-ils opposés ou alliés ?
À partir d’une enquête immersive de plusieurs années dans la région Grand-Est, Benoît Coquard plonge dans la vie quotidienne de jeunes femmes et hommes ouvriers, employés, chômeurs qui font la part belle à l’amitié et au travail, et qui accordent une importance particulière à l’entretien d’une « bonne réputation ».
À rebours des idées reçues, ce livre montre comment, malgré la lente disparition des services publics, des usines, des associations et des cafés, malgré le chômage qui sévit, des consciences collectives persistent, mais sous des formes fragilisées et conflictuelles. L’enquête de Benoît Coquard en restitue la complexité.
Interview TV dans l’émission Quotidien
Interview radio sur France Inter
Long entretien sur le site Hors-serie.net
Benoît Coquard est sociologue à l’Institut national de la recherche agronomique (laboratoire Cesaer - centre d'économie et de sociologie appliqué à l'agriculture et aux espaces ruraux). Il travaille depuis plusieurs années sur les milieux ruraux et sur les classes populaires. Outre Ceux qui restent (2019) il a notamment publié :
« Déjà nous »: Un sentiment d’appartenance sélectif en milieu populaire. Politix, 122(2), 2018, 57-78
« Faire partie de la bande: Le groupe d’amis comme instance de légitimation d’une masculinité populaire et rurale. Genèses, 111(2), 2018, 50-69.
« Nos volets transparents »: Les potes, le couple et les sociabilités populaires au foyer », Actes de la recherche en sciences sociales, 215(5), 2016, 90-101.