Réparer le fleuve. Droits bioculturels et droits de la nature en action sur l’Atrato, Colombie

A partir de matériau ethnographique produit dans le cadre d’une enquête menée depuis quatre ans dans le Chocó, un département du Pacifique colombien, nous nous intéresserons à un fleuve ayant été déclaré « sujet de droits » par la Cour Constitutionnelle colombienne. Cet octroi de droits à une entité naturelle a pour objectif la protection et la réparation de ce fleuve, fortement menacé par l’extraction minière, la pollution au mercure et la déforestation, dans un contexte rendu particulièrement complexe par des années de conflit armé. L’enquête essaie de saisir ce que produit la décision de la Cour. La communication montre d’une part qu’elle contribue à construire une représentation homogène de l’identité des habitants et de leur lien avec le territoire, et qu’en retour elle forge de nouvelles identifications et de nouvelles territorialités. En s’intéressant au travail des Gardiens du fleuve, il s’agit aussi de comprendre si , en assemblant des éléments de nature différente (du mercure, de l’eau, des esprits, des pêcheurs, des orpailleurs, des scientifiques…) la décision produit du commun.

Lien zoom : https://unil.zoom.us/j/2116595707