Entre mobilisations des victimes et apports des recherches, l’émergence d’un problème public
Depuis le milieu des années 1980, les cas de violences sexuelles impliquant des représentants religieux sont de plus en plus médiatisés. Cette couverture médiatique croissante s’est principalement concentrée sur les violences sexuelles sur mineur-es au sein de l’Église catholique romaine et sur leur dissimulation par sa hiérarchie. Avec le mouvement #Metoo, cette couverture s’est élargie aux personnes majeures en commençant par les religieuses.
Dans ce contexte, plusieurs pays ont mis en place des commissions d’enquêtes (à l’initiative de l’État ou de la conférence épiscopale elle-même) pour évaluer l’ampleur et caractériser le phénomène. Alors que dans la plupart de ces pays, la mise en œuvre d’enquêtes « lourdes » a été nécessaire pour légitimer et imposer à l’institution ecclésiale l’obligation de mettre en place de procédures de réparation, la Suisse romande donne à voir un processus différent. Le savoir expérientiel et la mobilisation des victimes n’y sont pas pour rien, notamment à travers le Groupe SAPEC- « Soutien aux personnes abusées dans une relation d'autorité religieuse ». Ce sont elles qui obtiennent la mise en place de la CECAR en janvier 2016, instance tripartite de réparation des victimes de l’Église, bien avant l’annonce de l’enquête générale lancée par l’épiscopat suisse, enquête pourtant elle aussi demandée de longue date par les victimes. Les apports de la recherche y ont sans doute contribué aussi avec l’enquête locale sur l’Institut Marini. Y a-t-il une voie spécifique de règlement de ce qui fait désormais aussi problème pour l’Église en Suisse ? Que peut-on dire des violences sexuelles commises par des membres du clergé à partir de ces enquêtes ?
Inscriptions ici
MATIN :
9h30-45 : Introduction par Josselin Tricou et Marie-Jo Aeby du Groupe SAPEC
L’émergence d’un problème public sous pression militante
9h45- 10h15 : L’émergence du problème public des violences sexuelles sur mineur-es en Europe par Laurie Boussaget, EUI
10h15- 10h45 : Les violences sexuelles dans l’Église catholique en Suisse, histoire d’une lutte pour la reconnaissance des victimes par Jacques Nuoffer, Groupe SAPEC
10h45-11h : Pause
11h-11h30 : Socio-histoire d’une commission pour la réparation et la reconnaissance: la création de la CECAR par Romaine Girod, UNIL
11h30-12h15 : S’engager contre les abus sexuels en religieuse catholique, théologienne et représentante de l’institution par Véronique Margron, religieuse et présidente de la COREF (conférence des religieux et religieuses de France)
APRES-MIDI :
La recherche comme élément de réponse au scandale
14h-14h30 : Ce que l’on sait des violences sexuelles dans l’Église à partir des enquêtes à l’étranger par Josselin Tricou, UNIL
14h30-15h : Une enquête partielle mais précurseur en Suisse, l’institut Marini par Anne-Françoise Praz, UNIFR et Rebecca Crettaz
15h00-15h30 : Pause
15h30-16h : Un projet d’enquête générale en suisse par Lorraine Odier, UZH
16h-16h45 : Table-ronde finale " Vers une résolution originale du problème en Suisse ?" avec Mme Marie-Jo Aeby du Groupe SAPEC, Mme Sylvie Perrinjaquet, ancienne conseillère d’État et conseillère nationale, présidente de la CECAR, Abbé Peter Von Sury, président de l’Union des Supérieurs Majeurs religieux de Suisse (VOS’USM) et la modération de Romaine Girod, UNIL
SOIREE : à la Datcha, Lausanne, Flon
18h-19h00 Apéro dinatoire
19h00- 21h Représentation de la pièce de théâtre « La Peur » (Compagnie Harmonie Communale)
21h- 21h30 Discussion avec le public en présence de François Hien (auteur de la pièce)