Dans le cadre du Séminaire de recherche « Marges, environnement, paysages »
L’expérience des paysages alpins a longtemps été associée à des espaces conçus comme des « lieux de désir visuel où l’inhospitalier s’est mue en lieu d’émotions, de paysages, plus particulièrement pour les riches visiteurs européens » (Urry 2007 : 78). Depuis la fin des années 1970, de multiples formes de pratiques et d’engagement corporelles ont émergé. D’après de récentes enquêtes menées au sujet de la perception de l’environnement des pratiquant.e.s de sports de nature en montagne (Perrin-Malterre 2007; Gruas, Perrin-Malterre et Chanteloup 2016), les « expériences de nature » vécues sont désormais qualifiées de transformatrices. Dans la présente communication, à partir d’une approche qui emprunte aux travaux qui s’inspire de l’approche écologique ingoldienne (Barry, Borovnik et Edensor 2021; Milton 2002; Engelmann et McCormack 2021), il s’agira d’explorer comment les randonneur.se.s (à pieds ; à ski, en raquettes) s’engagent dans l’environnement montagnard (ici, les Bauges, la Vanoise et Belledonne), les manières dont ielles le redoutent, l’admirent, le traverse, le rende habitable, ou non. Plus spécifiquement, comment saisir des émotions et des perceptions spatialisées dans leurs manifestations comme dans leurs constitutions (Jacobs 2012) ? Comment, en montagne, se donnent à voir et se reconfigurent nos aptitudes perceptives dans un corps-à-corps instrumenté pour « entrer en résonnance avec les matières du monde (Rennesson et Vallard 2021) ? Comment et jusqu’où peut-on prendre en compte les existant.es (animaux, végétaux, éléments abiotiques) dans la recherche en SHS ? Et par quels moyens ?
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