Ces deux journées d'études proposent d’aborder le continuum des domesticités globalisées à partir des différentes frontières sociales et spatiales opérant entre employeur·ses et employé·es.
Ces deux journées d’étude aborderont le continuum des domesticités globalisées à partir des différentes frontières sociales et spatiales opérant entre employeur·ses et employé·es. L’économie mondialisée du travail domestique rémunéré recouvre de nos jours une multitude de métiers (travailleur·se domestique, employé·e de maison, « nounous », chauffeur·se, cuisinier·e, aide-soignant·e, jardinier·e, majordome, employé·e d’hôtel, coach de sport, coach de développement personnel, etc.) inscrits dans diverses spatialités socialement différenciées, allant des grandes maisonnées bourgeoises aux appartements modestes des classes moyennes.
L’objectif de ces journées est d’aborder cette économie mondialisée du travail domestique, non pas à partir des métiers et des services, mais des formes multiples de domesticité, c’est-à-dire au regard de la condition sociale qu’elle implique. Plus concrètement, il s’agira d’évoquer les différents espaces sociaux et spatiaux de cette économie à partir desquels se forme une variété de domesticités à la croisée des rapports de pouvoir fondés sur la classe sociale, mais également sur le genre, la nationalité, la race ou encore l’âge. Cette rencontre permettra en ce sens de (re)penser les domesticités globalisées en termes de continuum d’espaces sociaux et spatiaux dans lesquels les rapports de pouvoir se déploient pour façonner des relations de service et de care. Elle permettra également de mettre en perspective ces domesticités rémunérées et le travail domestique non-rémunéré, qu’il s’agisse d’activités réalisées directement ou du travail de supervision des domesticités employées, les deux étant majoritairement effectuées par les femmes dans les couples hétérosexuels.
Programme
Jeudi 10 novembre
14h00 – 14h15 Mot de bienvenue
14h15 – 15h00 Caroline Ibos
Domestiques globales à Paris : entre coulisses de la domination et zones de contact
15h00 – 15h45 Julien Debonneville
« Entre domestiques » : hiérarchies et frontières en mouvement
15h45 – 16h00 Pause
16h00 – 16h45 Hélène Malarmey
Éluder les rapports de domination en recourant à un intermédiaire du travail domestique ? Le cas des agences de garde d’enfants à domicile en France
16h45 – 17h30 Maroua Sbyea
L’intersectionnalité comme ressource militante : le cas de la grève des femmes de chambre de l’hôtel Ibis-Batignolles
17h30 – 18h Synthèse et discussion collective
Vendredi 11 novembre
9h15 – 10h00 Asuncion Fresnoza-Flot
Le travail domestique comme (contre)don : un aperçu de la dynamique conjugale chez les couples « mixtes »
10h00 – 10h45 Nasima Moujoud
Les Sortir de la domesticité. Une quête individuelle et familiale dans les migrations interne et internationale
10h45 – 11h00 Pause
11h00 – 11h45 Alizée Delpierre
La domesticité des "riches" comme miroir grossissant du care contemporain
11h45 – 12h30 Bruno Cousin et Sebastien Chauvin
Migrer au service des super-riches : carrières transnationales de professionnel·le·s de style de vie
12h30 – 14h00 Pause midi à la Cafétéria Geopolis, Université de Lausanne
14h00 – 14h45 Thibaut Menoux
Être concierge d'hôtel, ou comment domestiquer sa condition de salarié.e au service des voyageurs fortunés
14h45 – 15h30 Claire Cosquer
Devenir employeuse ou employeur domestique : relations aux « nannies » et « maids » dans l’intimité transnationale
15h30 – 16h30 Amélie Beaumont
Le service domestique en voyage : hommes et femmes de l'hôtellerie de luxe face à la bourgeoisie mondialisée