Images  éco‑responsables

La compression des images réduit le poids des pages et leur chargement.

En savoir plus

Rechercher dans
Séminaire Conférence Société

L’inter-corps au milieu du social. Leçons méthodologique et ontologique d’une ethnographie sensible

Dans le cadre des séminaires de recherche du laboratoire, le THEMA a le plaisir d'accueillir Madame Fabienne Malbois & Monsieur Benjamin Tremblay de la Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HETSL).

Publié le 09 févr. 2024
Lieu
Géopolis, 2152
Format
Présentiel

Grâce à sa grande maîtrise des méthodes de prédilection de la sociologie de la communication, notamment l’ethnométhodologie de H.Garfinkel, l’interactionnisme de E.Goffman, et l’analyse de conversation de H.Sacks, mais aussi l’ethnographie institutionnelle de Dorothy Smith et la méthodologie du «shadowing» inspirée des travaux de Bruno Latour, Fabienne Malbois explore dans ses nombreux recherches la manière dont les catégories sociales, en particulier celles de genre, sont «performées» dans les différentes scènes d’apparition publiques. Dans ses dernières recherches sur les résident-e-s de maison de retraite atteint-e-s de démence, c'est la catégorie tout à la fois sensible et herméneutique de la «personne» qui devient l’objet de son enquête. Ses différents ouvrages (en captures d’écran ci-dessous) témoignent de ses domains d’investigation aussi diversifiés qu’originaux, de l’ordre de l’interaction dans un talk-show à la performativité et la performance d’une identité publique hors normes, comme celle de Chelsea Manning, en passant par les émotions et leurs modalités d’interpellation médiatiques.

Benjamin Tremblay a effectué une belle thèse sur la mémoire et ses différentes déclinaisons: en articulant une perspective émique, dans la lignée de l’ethnométhodologie, avec une approche ethnographique exigeante, il a suivi au plus près les manières dont les dispositifs d’exposition, les pièces de théâtre, les extraits de témoignage, les affiches, les visites et les places publiques «présentifient» et inscrivent, chacun à leur manière, «la» mémoire. En fait, la mémoire ne peut se mettre au singulier: polymorphe et polyphonique, elle ne peut pas non plus être définie a priori : tantôt trace, dispositif, idée, projet ou personne, elle ne peut tenir que grâce au travail constant de (re)qualification et de traduction, d’objectivation et de subjectivation qu’effectuent les acteurs et les différents instances et lieux de mémoire. 

C’est autour d’une ethnographie attentive aux affects et gestes qui accompagnent l’interaction, ses réussites et ses ratés, que les approches de F.Mablois et B.Tremblay convergent. Dans la recherche qu’ils présenteront le 10 juin, ils analysent la manière dont les troubles cognitifs affectent la capacité des personnes âgées à communiquer et à interagir. Ces troubles exigent de la part des professionnel-le-s du soin des « arts de faire » sensibles » et « herméneutiques » qui permettent non seulement de maintenir la face des résident-e-s mais leur « personne » elle-même. Les enseignements épistémologiques et méthodologiques tirés d'un tel terrain sont nombreux. Comment le sociologue et le professionnel peuvent-ils faire sens des micro-signaux interactionnels des personnes sans voix ou carrément privées de ladite «compétence de membre»? Comment consigner des gestes, des affects, sans instaurer une coupure sémiotique et phénoménologique trop radicale qui conduirait à les « verbaliser », les consigner, les dessécher ? Comment éviter l’erreur méthodologique consistant à décider à l’avance des types, du nombre et de l’échelle des «actants» qui font une différence dans un cours d’action donné? 


Organisation

Voir plus d'événements