Colloque international organisé par la Section d'histoire de l'art (UNIL)
Contestant la thèse à succès de l’auteur britannique C. P. Snow, affirmant en 1959 que le savoir se divise plus que jamais entre « deux cultures » - les humanités et les sciences exactes -, l’essayiste et critique Susan Sontag affirmera exactement le contraire dans un essai de 1965 : à savoir qu’une « nouvelle sensibilité » est en train de se former, qui fait de l’art et des sciences - positives, humaines et sociales – un tout culturel, qui s’éloigne de plus en plus de la primauté littéraire. Les artistes d’après-guerre sortent souvent du moule de l’artiste « cultivé » au profit d’autres types, tel celui du scientifique ou chercheur dans des disciplines spécifiques – sociologie, archéologie, cybernétique, physique, biologie, anthropologie, sciences économiques, histoire de l’art. C’est ce tournant épistémologique, qui est toujours complété d’implications formelles et politiques, que nous allons étudier en nous concentrant sur un cas unique, celui d’Asger Jorn, artiste qui a creusé dans le champ de plusieurs disciplines pour façonner sa pensée, à la fois systémique et antisystémique, de l’art. Chaque intervenant.e abordera Jorn à partir d’une discipline (économie politique, mathématiques, physique, archéologie, histoire de l’art, esthétique, anthropologie culturelle).
Avec la participation de Eric de Bruyn (Freie Universität), Tobias Dias (Aarhus University), Larisa Dryansky (Sorbonne Université), Tom Holert (Harun Farocki Institut, Berlin), Klaus Müller-Wille (Zurich Universität), Ellef Prestsaeter (Institute for Computational Vandalism, Oslo) et Maria Stavrinaki (UNIL).